« Ce que la Parole de l’Évangile
communique par l’ouïe,
l’icône le montre silencieusement
par les yeux »
(Saint Basile)Où ? Devant une icône – Quand ? Quand je veux –
Durée ? 15 minutes ou plus…
1. Choisir une icône
- Soit vous en avez une chez vous, dans une église ou une chapelle que vous connaissez.
- Soit vous en trouvez une en ligne, par exemple ici :
2. Je me mets en présence
Dans une icône, le personnage central est toujours représenté de face, et, pour ceux qui l’entourent, de trois-quarts : les personnes représentées m’accueillent, me disent “tu”. Je les salue, m’incline devant elles ; j’ouvre mon cœur à leur présence silencieuse et rayonnante.
3. J’entre dans la rencontre
L’icône montre la personne pleinement réalisée et ouverte :
- Je contemple l’attitude des personnes, la position de leur corps, de leurs mains…
Qu’est-ce que cela me dit de la paix qui les habite, de leur disponibilité ? - Je contemple les visages. Dans une icône, tout ramène au visage, y compris le corps, représenté très long. De fait, le propre du visage est d’être toujours tourné vers l’extérieur, mais dans l’icône, le visage est transfiguré, porteur d’une vie pleinement ouverte aux autres et à la relation.
Je me laisse regarder, pacifier par ces personnes emplies de la lumière du Christ ; elles m’accueillent. Devant ces visages “ouverts” devant moi, je prends conscience de mon propre visage ; quelle prière, quel désir monte dans mon cœur ? - Je contemple les regards : qui regarde qui ?
Un personnage me regarde-t-il ? Ou bien m’invite-t-il à poser le regard sur un autre ? Je me laisse faire.
4. Je m’ouvre au désir bienveillant de Dieu
Tout dans l’icône me parle du désir de Dieu de demeurer en nous, désir réalisé dans ses saints.
- sa lumière transparaît dans les vêtements : traits blancs ou d’or ; le Christ lui-même est tout lumière.
- sa lumière transparaît dans les visages. Je la contemple : elle n’est pas projetée de l’extérieur ; elle jaillit du dedans.
- je regarde les yeux : ils sont immenses, mis en valeur par l’ombre autour. Le regard est intense et doux.
Le visage de l’icône n’est jamais pleinement souriant. Il est empreint d’une gravité sereine… Les souffrances, les combats traversés sont engloutis dans la Vie mais pas effacés. Je dépose devant Dieu mes préoccupations, mes blessures, et je m’ouvre à sa présence silencieuse en moi.
5. Je me laisse déplacer
- Dans une icône, les proportions ne sont pas respectées ; elles obéissent à un canon précis. Ainsi la manière de représenter les yeux, le nez, la bouche, les oreilles… est semblable d’une icône à une autre.
Je prends le temps de contempler ces organes des sens, pleinement ouverts à l’altérité, à la relation. - S’il y a un arrière-plan dans l’icône, par exemple une ville ou des maisons, la perspective est renversée : les lignes ne convergent pas vers un point de fuite. C’est le contraire : elles divergent à partir de celui qui regarde l’icône : l’espace s’agrandit, se dilate devant mon regard.
Que provoque en moi cet élargissement de l’espace ?
Pour terminer
En contemplant l’icône, j’ai ouvert mon cœur à une rencontre : celle faite intérieurement avec le saint représenté, illuminé de la lumière et de l’amour du Christ. Moi aussi je suis appelé à devenir “christophore“, porteur de la lumière du Christ, manifestation auprès des autres de son amour et de sa grâce. Qu’est-ce que cela provoque en moi ?
De ce qui m’est venu dans ce temps de prière, je parle à Dieu, comme un ami parle à un ami, comme un serviteur à son maître.
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