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La paix soit avec vous ! (Lc 24, 35-45)
Je prends le temps de relire ce récit, en laissant à chaque mot, chaque syllabe, sa chance de pouvoir me rejoindre, me bousculer.
Voici quelques pistes pour prier avec ce passage.
Le but n’est pas de tout faire, car comme dirait St Ignace, « ce n’est pas d’en savoir beaucoup qui rassasie et satisfait l’âme mais de sentir et de goûter les choses intérieurement ».
Bonne nouvelle de la Résurrection
selon saint Luc (Lc 24, 35-45)
En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. »
Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux.
Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. »
Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures.
Une rencontre…
Ce récit est l’histoire d’une double rencontre : les disciples d’Emmaüs viennent retrouver leurs compagnons et ils leur partagent ce qu’ils viennent de vivre. Puis c’est le Christ lui-même, ressuscité, qui se rend présent et les rejoint.
Je prends le temps d’imaginer la rencontre entre les disciples d’Emmaüs et les Onze :
Je regarde ces personnages : je contemple leurs visages, jeunes ou vieux, fatigués ou sereins. Je remarque l’expression de leurs regards : la joie, ou l’enthousiasme pour les uns, la tristesse, peut-être, ou le découragement pour les autres. Je regarde leurs attitudes, leurs gestes, et la manière dont jouent les ombres et les lumières dans cette pièce.
J’écoute ce qu’ils se disent, les paroles échangées.
Et moi, où suis-je, au milieu d’eux ? Parmi les Onze et leurs compagnons ? Ou suis-je de ceux qui reviennent d’Emmaüs ? Je prends ma place dans la scène.
…dans un lieu verrouillé…
Cette rencontre se passe à Jérusalem, dans un lieu que les disciples tiennent verrouillé, « par peur des Juifs ».
Je regarde autour de moi : la pièce est-elle grande ou petite, haute ou basse, lumineuse ou obscure ? Comment est-elle agencée, arrangée ? Je regarde les portes, fermées, et les fenêtres.
Je sens les odeurs, j’écoute les sons…
Et moi, je me vois au milieu des disciples, dans ce lieu fermé.
Jésus était là, au milieu d’eux
Alors que les disciples d’Emmaüs racontent aux Onze et à leurs compagnons ce qu’ils ont vécu, voici qu’une autre rencontre advient, improbable : Jésus se rend présent, au milieu d’eux :
- Lui que les disciples avaient vu souffrir, et mourir, lui qu’ils avaient mis dans le tombeau, le voici vivant !
- Alors que le lieu était verrouillé, voici que Jésus se trouve à l’intérieur de la pièce : il est présent au milieu des siens, sans avoir eu à entrer.
Les disciples sont saisis de peur : ils croient voir un esprit.
Mais voici que Jésus leur donne les signes de sa Résurrection :
- Dès le début, il leur souhaite la paix
- Jésus n’est pas un esprit : il les invite à le toucher, à le palper, à voir la marque des clous et de la lance sur ses mains, ses pieds, et son côté ; il mange devant eux
- Tout comme aux disciples d’Emmaüs, il ouvre les disciples à l’intelligence des Écritures.
Et moi au milieu de tout cela ? Qu’est-ce qui me rejoint, m’attire, résiste ? A quel signe de la Résurrection suis-je le/la plus réceptive ou au contraire le/la plus perplexe ? J’en parle au Seigneur.
Les obstacles à la foi
A deux reprises est notée la difficulté des disciples à croire :
- En premier, « ils croyaient voir un esprit ».
- En deuxième, « dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire ».
Dans le premier cas, Jésus leur demande « pourquoi ces pensées montent dans leur cœur ». Les pensées et raisonnements humains sont des obstacles à la foi ce qu’ils empêchent les yeux de reconnaître la présence du Ressuscité.
Ai-je moi aussi, comme les disciples, des pensées qui confrontent ma foi et m’empêchent de croire à la Bonne Nouvelle de la Résurrection ?
Dans le second cas, c’est la joie des disciples qui est un obstacle à la foi.
Et moi, ai-je aussi parfois du mal à croire les « trop bonnes » nouvelles ? Puis-je nommer pour moi-même quelques bonnes nouvelles auxquelles je refuse de croire « par excès de joie » ?
L’intelligence des Écritures
Avant de quitter ses disciples, Jésus ouvre leur cœur à l’intelligence des Écritures. L’intelligence, c’est la faculté de relier des choses entre elles et de percevoir dans la réalité quelque chose au-delà de ce que les sens seuls nous en disent : elle est donc éclairée par la foi.
L’intelligence des Écritures nous permet de faire le lien entre la Promesse annoncée dans les Écritures et sa réalisation plénière non seulement dans la vie du Christ mais plus encore dans nos propres vies assumées en Lui.
Et moi, comment cela me rejoint ? Puis-je repérer dans ma vie les moments, les lieux, les événements, par lesquels le Christ a ouvert et continue d’ouvrir mon cœur à l’intelligence de sa Parole ? Qu’est-ce qui résonne en moi et que je souhaite confier au Seigneur ?
Je lui parle, comme un ami parle à son ami, comme un serviteur à son maître.
Pour m’unir à mes frères proches et lointains, je peux terminer en priant « Notre Père »…
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Oui moi aussi je suis interpellée par les disciples d’Emmaus qui ne semblent pas le reconnaître alors même qu’ils sont en train de témoigner de sa Résurrection quand Il se montre à ce groupe…
Du moins, le texte ne mentionne aucune différence entre leur réaction et celle des autres disciples…
Après réflexion je me dis autre chose:
Peut -être que ce détail me touche dans le sens où je me reconnais en eux par moment? Combien de fois je ne reconnais pas ou ne cherche pas à reconnaître Jésus dans telle ou telle situation/personne, alors que j’ai déjà fait l’expérience de sa présence vivante ????
ici la peur semble prendre le dessus…comme bien souvent dans nos vies! Viens Esprit de Confiance.
Jésus ressuscité avec son corps dit glorieux … me fait penser à une sorte d’incarnation… pour ne pas dire de ré – incarnation …
Jésus a le même corps avec les traces de ses blessures aux mains, aux pieds et au côté. Mais ce corps qui se déplace en un éclair et qui passe à travers les murs me donnent l’impression d’un corps qui est re-créé, transformé…
Cela me fait penser à ceci: quand après avoir passé par une épreuve, et que j’en sors plus forte, grandie, transformée et y voit un sens nouveau…
Moi je suis de ceux qui sont tristes et découragés car malgré mes prières, rien ne change dans ma famille. Ce que je vis est trop dur. Alors je m’éloigne de toi Seigneur et doute beaucoup. Je suis épuisée. Montres moi que tu es là Seigneur, réjouis moi par des réponses à mes prières. Je t’en supplie. Gloire à toi !
Ma chère Andrée, relisez ces paroles de Vie que Jésus nous livre dans les Béatitudes:
“Heureux ceux qui pleurent car ils seront consolés.(Quand ils seront auprès de Dieu pour la vie éternelle . . .)
“Heureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde.
“Heureux les coeurs purs car ils verront Dieu.”
Laissez Dieu agir à travers vous et louez-Le pour l’amour qu’Il vous donne à aimer les vôtres quoiqu’ils fassent, pour la force qu’Il vous donne à tout supporter, pour l’espérance qu’Il vous donne à voir un jour les vôtres réconciliés avec eux-mêmes. Mais cela suppose que nous nous dépossédions de vouloir changer les choses par nous-mêmes. Dites-Lui: “viens libérer les miens de leurs peurs, de leurs angoisses et de leurs revendications et donne-moi la Paix du coeur, l’assurance que je suis sur le bon chemin en Te rendant grâce pour tous tes bienfaits. Je veux tout supporter pour l’amour de Toi, comme Tu as tout supporté jusqu’à la croix pour l’amour de moi’.
Dieu ne l’a-t-Il pas ressuscité? Croyez-vous en la Résurrection ? si nous n’y croyons pas, notre foi est vaine, nous dit Saint Paul.
Je vais vous porter dans ma prière, Andrée, pour que vous parveniez à louer Dieu en toutes choses et qu’Il vous donne sa Paix. Amitiés dans le Christ.
Marie
Seigneur, comme tes disciples après ta mort sur la croix, moi aussi je vis verrouillée, enfermée dans et par mes peurs, mes blessures, mes remords, mes faiblesses, mes doutes…
Je t’en supplie, visite-moi, offre-moi ta paix et fais sauter mes verrous afin que moi aussi je vive et j’ose… Aide-moi à croire vraiment en Ta vie…
Il semble ici que Jésus aie réintégré son corps après sa résurrection. Le corps qui a été crucifié (puisque qu’il a encore des trous dans les mains et sur le côté). Comment peut-il manger avec un tel corps? Je ne comprends pas.
Quelques éléments peuvent vous éclairer sur cette page : http://www.prierenfamille.com/index.php?option=com_content&view=article&id=155
Fraternellement,
Véronique, pour ND Web
Je crois que le Seigneur se fait reconnaître/voir (pas tout de suite !!) par des choses simples, quotidiennes,ordinaires, faisant partie de notre vie, de ce que nous pouvons discerner : Il dit “Bonsoir, c’est moi. Vous hésitez ? Voila mes mains et mes pieds, touchez-moi. Et il mange avec eux. Il leur rappelle ce qu’il a dit , dans ce passé si proche où déjà il mangeait avec eux. Il va plus tard faire griller au bord de l’eau un poisson sur un feu qu’il a préparé. Et s’il marche sur l’eau, c’est pour rejoindre ses amis pêcheurs.
A nous aussi de “le voir” dans notre quotidien ordinaire, les gestes basiques de la vie, ce concret prosaïque où il est vivant “jusqu’à la fin des temps”, où il nous prépare des … choses.
qui es- tu Seigneur? Même les disciples d’Emmaus qui t’ont reconnu à la fraction du pain antérieurement, ne semblent pas ici te reconnaître ?