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Demandez et on vous donnera (Lc 11)

Ce passage de l’évangile de Luc fait suite à la demande des disciples d’apprendre à prier. Après les avoir introduits à la prière du Notre Père (versets 1 à 4), Jésus les emmène ici un peu plus loin. Il utilise pour ce-faire deux courtes paraboles, dont il donne la signification.
La parabole est un procédé rabbinique en vogue au temps de Jésus car il permet de comprendre quelque chose du Visage de Dieu à travers des réalités très concrètes de notre vie.
Après avoir pris le temps de lire le récit, en laissant à chaque mot sa chance de pouvoir nous rejoindre et nous bousculer, nous vous proposons les pistes suivantes. Le but n’est pas de tout faire, car comme dirait St Ignace, « ce n’est pas d’en savoir beaucoup qui rassasie et satisfait l’âme mais de sentir et de goûter les choses intérieurement ».
Jésus leur dit encore : “Imaginez que l’un de vous ait un ami et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander : “Mon ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir.” Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond : “Ne viens pas m’importuner ! La porte est déjà fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose.” Eh bien ! je vous le dis : même s’il ne se lève pas pour donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.
Moi, je vous dis : Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira.
Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson ? Ou lui donnera un scorpion quand il demande un œuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent !”
Jésus propose ici un exercice d’imagination. Comme il m’y invite, je me mets à la place de cette personne, dérangée de nuit par un ami en voyage, qui se trouve prise au dépourvu et qui va déranger un autre ami pour lui demander de lui donner le nécessaire.
Je prends le temps d’imaginer la scène : je regarde la rue déserte, l’obscurité de la nuit, la porte à laquelle je frappe… J’entends le silence et les sons de la nuit…
J’écoute les paroles échangées : celles que je dis à mon ami ; celles qu’il me répond.
La parabole se conclut par l’acceptation de l’ami : il prête les trois pains… non par amitié, nous dit Jésus, mais à cause de “mon” sans gêne : je contemple la scène, je médite.
Quel écho cela a-t-il en moi ?
- Dans l’exercice d’imagination précédent, Jésus m’a invité à demander quelque chose de nécessaire. C’est parce qu’il me manquait quelque chose de nécessaire (ici, ce qu’il fallait pour accueillir le voyageur), que je me suis mis-e en route vers un ami pour lui demander de m’aider.
Jésus m’incite ainsi :
- à demander… car je recevrai
- à chercher… car je trouverai
- à frapper… car il me sera ouvert
Y a-t-il dans ma vie un bien, absolument nécessaire, qui me manque au point que je serais prêt-e – comme l’ami de la parabole – à le demander sans cesse au Seigneur, à temps et à contre-temps ?
- Dans la parabole, le bien qui manquait n’était pas un bien pour soi-même, mais un bien en vue de la relation envers une autre personne, un voyageur ami, arrivé à l’improviste.
Y a-t-il, dans mes relations, des personnes que je ne peux accueillir comme il se devrait ? Des personnes que j’ai peut-être exclues, ou bien avec qui je refuse d’établir une relation ?
Je les confie au Seigneur, en lui demandant de m’accorder ce qui me manque pour les accueillir : de la patience, du temps, de la bienveillance…
- “Vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants…”
Jésus connaît nos parts d’ombre. Mais il sait que ces parts d’ombre n’ont pas toujours le dernier mot.
Qu’est-ce qui cause en moi les dons les plus désintéressés ?
- Le Christ établit le parallèle avec le Père : “combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent”.
Que représente pour moi l’Esprit Saint ? En quoi est-ce un don plus parfait encore que ce que nous donnerions de bon à nos enfants ?
En relisant cet évangile, je note combien de fois les mots “donner” et “demander” se répètent : tout comme la demande et le don font partie intégrante de nos relations humaines, elles font partie intégrante de ma relation au Seigneur. Il est, par excellence, Celui qui donne.
Comme un ami parle à un ami pour lui demander quelque chose, dans la confiance et la persévérance, comme un enfant parle à son père, je parle au Seigneur et lui formule ma prière de demande.
Pour m’unir à mes frères proches et lointains, je termine en priant “Notre Père”…
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