Ce texte bouleversant nous redit en quelques phrase le coeur de l’Eucharistie : Rendre grâce !
Voici une belle méditation de cet homme hors du commun que fut Pierre Teilhard de Chardin : Paléontologue, anthropologue, théologien.
Alors qu’il était au milieu du désert, ce texte bouleversant nous redit en quelques phrase le coeur de l’Eucharistie : Rendre grâce !
Texte : Pierre Teilhard de Chardin, sj.
Interprétation musicale : Noël Couchouron, sj (orgue).
Cliquez sur le lien ci-dessous : Pierre Teilhard de Chardin – Messe sur le monde
Extrait de la messe sur le monde (Ordos, 1923)
[In ‘le cœur de la matière’ Seuil t.13 p. 149]
Puisque, une fois encore, Seigneur,
non plus dans les forêts de l’Aisne, mais dans les steppes d’Asie,
je n’ai ni pain, ni vin, ni autel,
je m’élèverai par-dessus les symboles jusqu’à la pure majesté du Réel,
et je vous offrirai, moi votre prêtre,
sur l’autel de la Terre entière,
le travail et la peine du Monde.
non plus dans les forêts de l’Aisne, mais dans les steppes d’Asie,
je n’ai ni pain, ni vin, ni autel,
je m’élèverai par-dessus les symboles jusqu’à la pure majesté du Réel,
et je vous offrirai, moi votre prêtre,
sur l’autel de la Terre entière,
le travail et la peine du Monde.
Le soleil vient d’illuminer, là-bas, la frange extrême du premier Orient.
Une fois de plus, sous la nappe mouvante de ses feux,
la surface vivante de la Terre s’éveille, frémit, et recommence son effrayant labeur.
Je placerai sur ma patène, ô mon Dieu,
la moisson attendue de ce nouvel effort.
Je verserai dans mon calice
la sève de tous les fruits qui seront aujourd’hui broyés.
Mon calice et ma patène, ce sont les profondeurs d’une âme
largement ouverte à toutes les forces qui, dans un instant,
vont s’élever de tous les points du Globe et converger vers l’Esprit.
Une fois de plus, sous la nappe mouvante de ses feux,
la surface vivante de la Terre s’éveille, frémit, et recommence son effrayant labeur.
Je placerai sur ma patène, ô mon Dieu,
la moisson attendue de ce nouvel effort.
Je verserai dans mon calice
la sève de tous les fruits qui seront aujourd’hui broyés.
Mon calice et ma patène, ce sont les profondeurs d’une âme
largement ouverte à toutes les forces qui, dans un instant,
vont s’élever de tous les points du Globe et converger vers l’Esprit.
– Qu’ils viennent donc à moi, le souvenir et la mystique présence de ceux que la lumière éveille pour une nouvelle journée !
Un à un, Seigneur, je les vois et les aime, ceux que vous m’avez donnés comme soutien et comme charme naturel de mon existence. Un à un, aussi, je les compte, les membres de cette autre et si chère famille qu’ont rassemblée peu à peu, autour de moi, à partir des éléments les plus disparates, les affinités du cœur, de la recherche scientifique et de la pensée.
Plus confusément, mais tous sans exception, je les évoque, ceux dont la troupe anonyme forme la masse innombrable des vivants : ceux qui m’entourent et me supportent sans que je les connaisse ; ceux qui viennent et ceux qui s’en vont ; ceux-là surtout qui, dans la vérité ou à travers l’erreur, à leur bureau, à leur laboratoire ou à l’usine, croient au progrès des Choses, et poursuivront passionnément aujourd’hui la lumière.
Cette multitude agitée, trouble ou distincte, dont l’immensité nous épouvante, – cet Océan humain, dont les lentes et monotones oscillations jettent le trouble dans les cœurs les plus croyants, je veux qu’en ce moment mon être résonne à son murmure profond. Tout ce qui va augmenter dans le Monde, au cours de cette journée, tout ce qui va diminuer, – tout ce qui va mourir, aussi, – voilà, Seigneur, ce que je m’efforce de ramasser en moi pour vous le tendre ; voilà la matière de mon sacrifice, le seul dont vous ayez envie.
Jadis, on traînait dans votre temple les prémices des récoltes et la fleur des troupeaux. L’offrande que vous attendez vraiment, celle dont vous avez mystérieusement besoin chaque jour pour apaiser votre faim, pour étancher votre soif, ce n’est rien moins que l’accroissement du Monde emporté par l’universel devenir.
Recevez, Seigneur, cette Hostie totale que la Création, mue par votre attrait, vous présente à l’aube nouvelle. Ce pain, notre effort, il n’est de lui-même, je le sais, qu’une désagrégation immense. Ce vin, notre douleur, il n’est encore, hélas ! qu’un dissolvant breuvage. Mais, au fond de cette masse informe, vous avez mis – j’en suis sûr, parce que je le sens – un irrésistible et sanctifiant désir qui nous fait tous crier, depuis l’impie jusqu’au fidèle : « Seigneur, faites-nous un ».
En ce temps où la pandémie du covid-19 sévit sur l’Europe, relire ce texte me donne plein d’espérance et de force. Nous chrétiens, aux porte de la Semaine Sainte avons peut le loisir de redécouvrir la communion de désir en se focalisant sur les beautés de la nature qui nous entour, mais aussi être solidaire avec toutes les personnes qui sont en première ligne face à cette pandémie.
Christophe B.
Ce texte est fort, profond et parlant en cette époque de pandémie… qu’il fait du bien. Merci Christophe B de me l’avoir fait découvrir
MK
“Seigneur, faites-nous un” !
Ah! OUI, merci pour cette proposition calme et “saisissante”! Texte ô combien de fois méditée relue, dite à HAUTE voix…Et même depuis le col du Galibier, il y a bien longtemps./Alors qu’il était à peine PERMIS de “posséder” le texte.
MERCI Noël pour l’accompagnement d’orgue bien “ajusté”.
MR.MR.
Tout simplement merci pour cette prière qui élargit mon coeur aux dimensions du monde.
Quel magnifique texte!Merci de nous le partager.Cela m’a appaiser et m’a recentrer sur l’essentiel.Je vais le méditer.
tous ces jours sombres,lumineux,aimant où le long du chemin je répétais le poême, mot après mot,et je pensais qu’il pénètrait le vent, les nuages, les ramures des chênes et transmettait à nos enfants ces mots que nous n’avons pas dit parce que nous ne les avions ni compris, ni pénétré en ce temps-là : quel risque aussi de transmettre non la vie mais l’esprit, le souffle, aujourd’hui j’ entends, il me semble avoir appris quelque chose, alors dîtes-les sans vous lasser,les mots de ce poême répétez-les au risque qu’ils ferment leurs oreilles à ces mots si beaux si essentiels qui nous parlaient de nous au moment où nous ne savions plus qui nous étions
Un profond silence!
Dire cette messe anime un feu en moi. J’y reviendrai pour mieux me rapprocher des réalités divines de mon quotidien.
On ne se lasse pas de lire et relire ce texte qui élève chacune chacun de nous vers Dieu et qui élève toute l’humanité, irrésistiblement, vers Dieu.
Notre vie, notre simple humanité s ‘en trouvent sublimées, sanctifiées
merci infiniment d’avoir mis ce texte en ligne.
Merci! mon Cœur reçoit ce baume, je suis apaisé, oui, Seigneur, faites-nous un ! et, dans le silence je médite, je lis et relis..je m’y arrête, pour savourer tous ces mots d’AMOUR, dont nous avons tous besoin, je les accueille de tout mon être, vous qui savez panser mes blessures et ceux de mes sœurs ! Gloire à vous Seigneur et au Ciel, suis fidèle aux lectures de la Sainte Bible, j ‘ai conscience de toutes les prières et les envoient à tous ceux qui sont dans la peine ! Merci de tout mon cœur ! Je vous aime ! Chantal
oups en relisant mon comm. pre9ce9dent ben je ne cnmrpeod moi non plus a ce que je viens d ecrire. Bref, je pense que certains aimerais savoir qui e9taient les 2 autres finalistes ? est-ce possible ? Bonne journe9e
Cette prière eucharistique est, pour moi, d’une force et d’une beauté extraordinaires. Trésor pour l’humanité de nos vies habitées par “un irrésistible désir” tendu vers Dieu.
Un grand merci de l’avoir mis en ligne.
Merci!merci!je rends grâce au Seigneur pour tout ce que j’ai entendu et parcouru des yeux, mes oreilles, mes yeux mais surtout mon coeur tressaillent de joie devant tant de beauté issue d’une âme pure et un vrai reflet de ce que l’auteur a dans son coeur!
issue de la” multitude” je suis devant cette parole, je la reçois, elle me porte en plénitude, en paix , lumière d’une âme incandescente, dont le faisceau balaye nos chemins, véritable phare de l’Eternité
qui atteint le coeur de hacun.
Merci, il y a longtemps que j’ai entendu ce texte…j’aime communier et prier de cette façon absolue….tout y est dépouillé , tout y est nu, ce n’est plus qu’un cœur à cœur en Dieu…..une jolie et intense prière universelle !
Quelle beauté , la poésie, la beauté de la pensée,
Oui” Seigneur faites nous un”
Merci NDWeb
Tres beau texte. Et contrairement à d’autres, d’i il n y avait pas eu la musique et la lecture , je n’aurais pas pris le temps de le méditer… Merci
Magnifique!
Merci pour ce beau texte ; j’ai été heureuse de le retrouver. La musique accompagne bien, un peu trop présente peut-être.
Merci.
Marie
quelle richesse que celle de votre site… MERCI !
Ce texte est une pure splendeur, il éclaire toutes eucharisties, tous instants de vie.
Mais il a été lu trop vite, parfois l’orgue est trop fort. Je préfère le lire, ce que je fais depuis cinquante ans avec la même émosion. Merci. éa
merci pour cet extrait, la messe sur le monde me bouleverse chaque fois que j’en lis …ou en entend des passages.
“Seigneur faites nous un”…
j’en prendrai quelques mots pour la monition que je prpépare pour une messe d’action de grâce.
Très beau! Je confirme,à lire et méditer en silence, c’est déjà très émouvant.
Merci à tous ceux qui déposent des commentaires et nous donnent envie” d’aller voir”.
Merci pour tant de beauté. Nous pouvons tous le faire nôtre chaque jour. Union de priere.
Bonjour,
Je viens de prier ce texte si beau et si émouvant de Teilhard. Pour moi, la simple lecture m’aurait unie à Dieu, p.c.q. la musique était trop forte etle lecteur n’avait pas une voix de prière…
C’est mon humble commentaire! Quand même j’ai prié à travers ces contraintes.
Lucille
superbe initiative :à renouveler !
Tu sera pour moi Unique au monde .
Je serai pour toi
Unique au Monde ….