S’offrir pour que Dieu travaille (Gonzague Duvoisin, jésuite)

Ici et maintenant, quand je consens à prier, voilà bien l'essentiel de ce qui se passe dans l'invisible et, le plus souvent, l'insensible ; Dieu travaille à cette œuvre qui est la sienne propre, l'œuvre de grâce qui renouvelle sans cesse dans le monde la nouveauté radicale : la divinisation de l'homme, et de l'univers à travers lui. Accepter ce travail de Dieu en moi, y adhérer par la foi et l'espérance, y consentir par la charité, c'est ce qu'on appelle la « mise en présence de Dieu », le premier geste de toute prière, ce qui la conditionne tout entière, toujours. Aussi ne peut-on craindre de trop insister, trop longtemps sur ce préalable : et pourtant, trop souvent, on oublie au contraire et l'on se jette dans la lecture d'un passage d'Evangile ou de quelqu'autre livre, ou d'une « indication pour la prière » et sa méditation, négligeant ce difficile consentement, cette attention dans la foi portée à Dieu qui travaille. Il y faudrait rester longtemps au contraire, peut-être même y rester tout le temps de notre prière, puisqu'en effet, cet accueil de l'active présence de Dieu est le premier et le dernier mot non seulement de toute prière, mais de toute vie qui cherche Dieu en toutes choses et finit par l'y trouver dans la foi. Gonzague Duvoisin sj

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