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29 mai 2011- 6 ème dimanche de Pâques- Année A

De ce monde à son Père

Les références des textes de la fête
Actes 6, 1-7
Psaume 32
1 Pierre 2, 4-9
Jean 14, 1-12

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur, Cahiers Croire

Jésus va passer dans l’invisible. La chair dans laquelle il s’est donné une existence humaine va s’inscrire désormais dans la divinité. Cela était en route depuis toujours, hors du temps, puisque Dieu crée l’homme à son image et ressemblance, mais voici que maintenant, nous en recevons la révélation. Le Père ? Ce dynamisme intelligent et tout amour qui fait qu’il y a quelque chose, tant de choses, plutôt que rien. De soi inaccessible, inconnaissable, mais saisissable en Jésus le Christ. Nul ne va au Père, c’est-à-dire à l’origine de la vie, si ce n’est par lui, vient-il de dire. Disons-le autrement  : nous n’existons que par l’amour, qui donne et se donne. Quand l’heure fut venue (les temps accomplis), cet amour, expression totale du Père, s’est manifesté dans le Christ, visible, audible, palpable : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux et ce que nos mains ont touché du Verbe de vie, car la vie s’est manifestée […], nous en rendons témoignage » (1 Jean 1,1-3). Or voici que le Christ s’en va et que nous n’aurons plus rien à voir. Désormais « la foi vient par l’audition », dit Paul en Romains 10-17. Mais voici que les témoins eux-mêmes ont disparu  : nous en sommes au temps de la foi pure, et « bienheureux ceux qui croient sans voir » (Jean 20,29). La vue en effet nous laisse à l’extérieur de ce que nous regardons, alors que la parole de l’autre nous pénètre et fonde une relation. Je peux te regarder sans que tu le saches, je ne peux pas te parler sans que tu t’ouvres à moi. Ainsi, notre relation à Dieu va s’inscrire dans nos rencontres, dans notre accueil mutuel. Même les pires d’entre nous sont lourds du Christ, du Christ glorifié ou du Christ crucifié.

 

Rien à voir ?
Dieu nous est devenu invisible parce qu’il est passé en nous, tous ensemble. Cela ne peut se produire que si nous sommes, tous et chacun, habités par l’Esprit. Sortant de notre vue, le Christ ne nous laisse pas seuls. Il nous communique cet Esprit qui est unité et fait l’unité du Père et du Fils. Nous voici enfin, ensemble, images et ressemblance de Dieu. Disons « Église », c’est-à-dire communauté. Quand nous disons Église, ne pensons pas tout de suite à la « hiérarchie », ni à l’institution. Sa forme a changé, et changera encore. Pensons avant tout « communion », solidarité, don de soi et accueil de l’autre. C’est par là que nous sommes à l’image de Dieu  : pensons à la « Trinité ». Alors, d’autres nous demanderont peut-être les raisons de « l’espérance qui habite en nous » (deuxième lecture), et nous le leur dirons « avec douceur et respect », sans véhémence, sans mépris pour leur « ignorance ».
Finalement, notre manière de répondre, de parler du Christ, doit déjà prendre la forme de cette communion que l’Esprit nous amène à mettre au monde. C’est en vivant l’amour, cet unique « commandement » que nous donne le Christ, que nous l’annonçons, que nous le faisons connaître. Jésus nous a dit que cet Esprit qui nous habite et nous anime est comme le vent  : nous ne savons ni d’où il vient, ni où il va. Ainsi en va-t-il de quiconque est né de lui (Jean 3,8). En d’autres termes, nous devons rester ouverts à la nouveauté à laquelle l’Esprit nous appelle. Libres de tout passé parce que disponibles. Paul nous le redit autrement en Philippiens 3,13  : « Oubliant le chemin parcouru, tendu de tout mon être en avant, je cours… » Ouvrons-nous à l’élan de l’Esprit.