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27 février 2011 - 8ème dimanche du temps ordinaire - Année A

Sur qui comptons-nous ?

Les références des textes de la fête
Isaïe 49,14-15
Psaume 61
1 Corinthiens 4,1-5
Matthieu 6, 24-34

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur, Cahiers Croire

Avouons que ces paroles de Jésus nous déconcertent. Comment des gens jetés à la rue pourraient-ils ne pas s'inquiéter du lieu où ils passeront la nuit ? Combien fouillent les poubelles pour trouver de la nourriture ? Compter sur Dieu ? Oui, mais nous avons appris qu'il a mis le monde entre les mains de l'homme et que c'est nous qui avons la charge de laisser passer à travers nous, par nos pensées et nos actions, son amour pour les autres. À cause de notre inertie et des réticences de notre liberté devant tant de détresses, nous sommes tous en danger. En danger de quoi ? De misère et, en fin de compte, de mort. Nous nous sentons en sécurité ? Tant mieux ! Mais les Vendéens aussi avant d'être inondés. Combien se lèvent le matin pour une journée sans histoire et ne rentreront pas chez eux le soir ? Beaucoup se réfugient dans le culte du confort et dans la sécurité procurée par leur compte en banque. « Insensé ! Aujourd'hui même on te redemandera ta vie ! » Jésus nous dit que l'argent ne peut rien pour nous parce qu'il ne peut nous protéger de la mort. Ce qui ne nous empêche pas, très souvent, de « servir deux maîtres ». Le « maître », c'est celui que nous plaçons au-dessus de tout, y compris de nous-mêmes, celui, également, en qui nous mettons notre confiance. C'est vrai que nous avons souvent le coeur partagé, ce qui est le contraire du « coeur pur ». Dieu, d'accord. Oui, mais… Il est essentiel que nous nous interrogions sur notre désir profond. Que voulons-nous au juste ? Qu'espérons-nous ? Si la réponse ne nous satisfait pas, n'ayons pas peur mais confions-nous à l'Esprit qui nous habite. C'est lui, déjà, qui nous fait découvrir notre duplicité. Lui seul peut nous en guérir.

 

Comment est Dieu ?
Tout de suite après nous avoir dit que l'on ne peut pas servir deux maîtres, Jésus nous invite à ne pas nous faire de souci pour notre vie, dépendante de la nourriture, ni pour notre corps, protégé par le vêtement. À force de souci, dit-il, personne ne peut prolonger tant soit peu son existence. À propos de la nourriture et du vêtement (aujourd'hui il parlerait certainement aussi de logement), il nous parle en fin de compte de vie ou de mort. Ce « souci » fondamental se cache sous tous nos petits soucis familiers. On peut aussi le reconnaître, entre autres, dans le culte de l'argent. Peur de ne pas exister ou de ne pas exister assez. Volonté de s'installer, de briller, de construire des immeubles qui, en principe, nous survivront et peut-être porteront notre nom… Au contraire, nous voici invités à vivre dans le présent : à chaque jour suffit sa peine ; aujourd'hui, donne-nous notre pain quotidien. À l'arrière-plan, la manne, qui ne se conservait pas. Le présent est le temps de la Présence. Et l'avenir ? La Présence ne nous manquera pas ; elle sera là à chaque instant : sans elle, nous ne serions pas. L'avenir dont nous devons nous soucier est « le Royaume de Dieu et sa justice », c'est-à-dire la domination universelle de l'amour. Nous l'attendons dans la certitude qu'il viendra et qu'il sera le pardon de tout ce qui lui est contraire. Jésus vivra de cette confiance tout au long de sa vie. Il la manifeste en clair à propos de la mort de Lazare (Jean 11). Plus tard, il n'hésitera pas à marcher vers sa mise à mort. En Luc, ses derniers mots sont : « Père, je remets mon esprit entre tes mains ». Son esprit, c'est-à-dire sa vie. Entre les mains de Dieu, qui est « Père », elle sera en sécurité. C'est cette sécurité pour demain qui fonde notre confiance d'aujourd'hui