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21 août 2011 - 21ème dimanche Année A

En route pour Jérusalem

Les références des textes du dimanche

Isaïe 22, 19-23
Psaume 137
Romains 11,33-36
Matthieu 16,13-20

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur, Cahiers Croire

Situons notre 3e lecture dans son contexte. Les Pharisiens et les Sadducéens, pour une fois d’accord, demandent à Jésus "un signe du ciel". Alors qu’il vient de multiplier les pains ! Pourquoi réclament-ils un autre signe ? Parce qu’ils n’arrivent pas à accepter l’idée qu’il vient de Dieu. Les signes qu’il a donnés sur la terre ne leur suffisent pas : il leur faut du spectaculaire. Nous voici une fois de plus devant la question d’identité qui, du début à la fin, court à travers tout l’évangile. À Jésus crucifié, il sera encore dit : "Si tu es le Fils de Dieu, descends de ta croix". Dès que Pierre aura déclaré qu’il est le Christ et le Fils du Dieu vivant, Jésus annoncera qu’il doit aller à Jérusalem et y être mis à mort, perspective que Pierre récusera. Après quoi, puisque ses disciples savent maintenant d’où il vient, ils reçoivent la consigne de le suivre où il va. Être Messie et Fils de Dieu, c’est donner sa vie, et nous ne pouvons rester avec lui qu’en le suivant jusque-là. Insistons : la profession de foi de Pierre se situe juste au moment où Jésus va faire demi-tour. Jusque-là il était monté vers le Nord, vers les païens (évangile de dimanche dernier), maintenant il va descendre vers le Sud, vers Jérusalem. Avant qu’il aille subir la mort, il faut que ses disciples reconnaissent sans hésitation qu’il est, quoi qu’il arrive, le Fils de Dieu. Seul pourra retourner à Dieu celui qui vient de Dieu. Et ceux qui font corps avec lui. La "profession de foi" de Pierre montre que le disciple est déjà entré dans la filiation divine, puisque ce n’est pas en tant que fils de Yonas (la chair et le sang) qu’il a affirmé l’origine divine de Jésus : c’est le Père qui la lui a révélée et qui a parlé par lui. C’est pourquoi Jésus lui dit en substance : Tu as dit que moi je suis le Fils du Dieu vivant, eh bien moi je te dis que toi tu es Pierre… Le changement de nom signale un changement de destin et même de nature. Abram devient Abraham, Jacob devient Israël et Simon devient Pierre.

Pierre et nous
Pierre est un nom divin : Dieu est le rocher sur lequel on peut s’appuyer, "le rocher qui nous sauve". Solide, sur lui on peut construire. C’est aussi un titre messianique : "Voici, dit Dieu, que j’ai mis en Sion pour fondement une pierre, une pierre éprouvée, angulaire, de prix, solidement posée", écrit Isaïe en 28,16. On n’en finirait pas d’aligner les références. Au chapitre 2 de sa première lettre, Pierre reprend et développe Isaïe. Il qualifie aussi de "pierres vivantes" les croyants qui entrent dans la construction du corps du Christ. La visibilité de Dieu, mise au monde dans le Christ lors de son séjour parmi les hommes, passe maintenant en nous dans la mesure où l’amour nous rassemble dans l’unité d’un seul Corps. D’où la mention de l’Église, qui ne se retrouve qu’une autre fois dans les évangiles, en Matthieu 18,17. La puissance de la mort, ajoute Jésus, ne l’emportera pas sur elle. Ce qui n’empêche pas qu’elle ait à affronter cette mort, comme Jésus lui-même. Le personnage de Pierre récapitule en quelque sorte tout ce qui concerne le peuple des croyants. L’Église n’est pas définie par l’institution hiérarchique qu’elle engendre, mais par le corps du Christ, et la tête de ce corps, c’est le Christ lui-même. Pierre occupe cependant une place de choix, ce qui ne l’empêchera pas de se faire réprimander par Paul (en Galates 2,11-14), parce qu’il ne fréquente plus les païens par peur des "circoncis". Quant à nous, n’hésitons pas à prendre conscience, dans la foi, de notre dignité de "pierres vivantes". Acceptons aussi d’entrer dans la construction de l’Église en y prenant des responsabilités.