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13 mars 2011 - 1er dimanche du temps ordinaire - Année A

La dernière tentation

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur, Cahiers Croire

 

Au Baptême, préfiguration de son passage par la mort, Jésus vient d'entendre la « voix venue des cieux » dire de lui : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; il a tout mon amour. » Aussitôt, il va revivre pendant quarante jours l'épreuve traversée par son peuple pendant quarante ans, nombre symbolique représentant la totalité d'une existence. Épreuve de la faim, de l'impuissance devant les peuples rencontrés, d'une marche qui n'en finit pas… Le Fils de Dieu, et à sa suite tous les fils de Dieu que nous sommes, sera tenté de choisir la sécurité du « pain quotidien » par l'accumulation de richesses, l'occupation des premières places, l'illusion du pouvoir et de la toute-puissance dans la famille, dans la cité, dans le monde. Souvenons-nous : on demandera à Jésus de « faire un signe dans le ciel », on voudra le faire roi, on attendra de lui qu'il chasse les Romains et qu'il rétablisse la souveraineté d'Israël… Jésus n'a utilisé sa puissance que pour guérir et pour nourrir. Il demande à ceux qu'il a guéris de ne pas faire de publicité à ce sujet. Quand sa vie sera menacée, il ne demandera pas de légions d'anges. Nous devons croire que Jésus a vraiment été tenté par nos ambitions classiques, et au-delà. De même, il a connu notre chagrin, par exemple à la mort de Lazare ; nos déceptions, par exemple devant l'incrédulité de ses concitoyens. De même la faim, la soif, la fatigue, etc. Dieu s'est fait homme et, sauf le péché, nous dit l'Écriture, il a vécu tout ce que nous avons à vivre. C'est dans la manière dont il a vécu son humanité qu'il s'est révélé Dieu. Il a résisté à la tentation d'être un "surhomme". C'est certainement pour cela, pour la déception qu'il a provoquée, qu'il a été crucifié ; comme un "sous-homme".

 

La dernière tentation
« Si tu es le Fils de Dieu, fais que ces pierres deviennent du pain. » À l'autre extrémité de sa vie, Jésus entendra : "Si tu es le Fils de Dieu, descends maintenant de la Croix…" Déjà, pendant le procès, le grand-prêtre lui avait dit : « Dis-nous si tu es le Christ, le Fils de Dieu… » On le voit, la question d'identité se pose tout au long des Évangiles. Aujourd'hui, elle se pose à chacun de nous. Qui est cet homme ? Les disciples devront attendre la Résurrection pour que la réponse s'impose. Pendant le procès, Pierre qui avait dit, en Matthieu 16,16 : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant », répond à ceux qui l'interrogent sur son lien avec Jésus : « Je ne connais pas cet homme ». Descendre de la Croix et mener la vie de tout le monde sera sans doute la dernière tentation du Christ, celle qui résume toutes les autres. Mais il sait qu'il doit accomplir les Écritures. C'est pourquoi il répond au tentateur, à cette voix intérieure qui lui dit d'éviter le pire, en citant l'Écriture. Et pas n'importe quoi : le Deutéronome, la Loi. Le voici donc dans la situation de chacun d'entre nous. N'est-il pas lui-même ce Verbe qui sort de la bouche de Dieu pour nous dire, en premier lieu, la Loi ? Remarquons que le tentateur avait lui-même cité le Psaume 91. Nous pouvons donc faire mauvais usage de l'Écriture et la détourner de son sens. N'oublions pas que c'est au nom de la Loi que Jésus sera condamné (Jean 19,7). Cette Loi va être dépassée et remplacée par une Loi nouvelle, celle du Christ lui-même donnant sa vie par amour. Ainsi sera enfin dévoilé le vrai visage de Dieu.