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6ème dimanche du temps ordinaire - Année C

La montagne

Les références des textes de ce dimanche
Jérémie 17, 5-8
Psaume 1
1 Corinthiens15,12.16-20
Luc 6,17.20-26

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Que ce soit dans la version de Luc ou dans celle de Matthieu, les béatitudes sont toujours liées à la montagne. Pourquoi ? Parce que, selon le livre de l'Exode, Moïse avait reçu la Loi dans la solitude de la montagne, puis était redescendu dans la plaine pour la communiquer au peuple. Chez Matthieu, Jésus quitte la foule et n'emmène que ses disciples sur la montagne. Au contraire, chez Luc, Jésus descend dans la plaine pour y rencontrer la foule. La montagne est dans la Bible le lieu des manifestations divines, en raison sans doute de la solitude et de la proximité du ciel, symbole de la transcendance divine. Nuages et orages… Luc nous fait comprendre que cette transcendance se fait maintenant immanence, proximité. Pour Matthieu, ce sont les disciples qui recevront mission de transmettre le message au peuple, alors que pour Luc, même s'il est directement adressé aux disciples, il est délivré en présence de la foule. Dans les deux cas, c'est Dieu qui parle : la parole du Christ elle-même ne nous parvient que par des intermédiaires. Une remarque s'impose : Moïse redescend de la montagne porteur d'une Loi alors qu'avec les évangélistes cette Loi est devenue Bonne Nouvelle. Il ne s'agit plus d'exigences mais de don. La récompense promise à la perfection morale cède le pas à la compensation des malheurs qui frappent les hommes. Dieu aurait-il changé d'idée ? Non, bien sûr, mais il fallait qu'en premier lieu nous apprenions que nous sommes pécheurs et que, par conséquent l'amour dont Dieu nous aime est totalement gratuit. Le « ils m'ont haï sans raison » de Jean 15,25 entraîne une conséquence : Dieu nous aime sans raison

Le bonheur "maintenant"
Luc insiste sur le « maintenant ». Il s'agit du maintenant de l'épreuve ; la fin des maux est au futur. C'est dire que la joie annoncée ne peut nous atteindre « maintenant » que moyennant la foi et l'espérance, ce qui nous permet d'utiliser ce que nous avons à supporter pour accéder à l'amour, la seule Loi qui reste. Ainsi, nous pouvons être heureux à l'instant même où nous sommes en proie à la faim et aux larmes. La compensation est au futur, mais le bonheur est pour tout de suite. Voilà qui ne semble pas évident, et c'est bien pour cela que Jésus vient nous le révéler et le répète, auatre fois chez Luc, huit fois chez Matthieu. Insistance significative : la Bonne Nouvelle a du mal à passer. La foi exige toujours de franchir les apparences. Donnons-la à celui qui nous parle : elle commence à la reconnaissance en lui de la Parole de Dieu. Il ressort de tout cela que rien ne peut vraiment nous faire du mal. Paul dit que ni la vie ni la mort ne peuvent nous séparer du Christ. Or, faire un avec le Christ, c'est faire un avec le Ressuscité. Comprenons que nous pouvons souffrir le pire sans en être pour autant malheureux. Le vrai bonheur se confond avec la certitude d'être aimé, désiré, attendu. Il peut se conjuguer avec la patience. Notre foi, qui peut bien sûr être là quand tout va bien, se vérifie quand tout va mal. Par elle, nous sommes déjà en possession du Royaume de Dieu. Cela ne signifie pas que nous devons être malheureux si nous n'avons pour l'instant rien à souffrir. Nos joies sont aussi figure et anticipation de Royaume, si nous ne tombons pas dans l'idolâtrie de ce qui nous les procure.

La Bonne Nouvelle
Jésus vient nous révéler que ni la richesse ni la réussite, ni le pouvoir, ni la célébrité, ni même la santé ne peuvent nous faire entrer dans la Vie. Tout ces biens peuvent même provoquer en nous des comportements idolâtriques, et leur vouer un culte revient à nous adorer nous-mêmes. Adoration subtile, secrète. Elle se manifeste dès que nous frustrons un autre être humain pour obtenir quelque avantage, dès que nous altérons la qualité de notre relation avec qui que ce soit pour notre profit. Cette qualité a nom amour, et elle manifeste la présence et le Règne de Dieu, qui est lui-même amour. Cela va jusqu'au don de notre propre vie pour que l'autre vive. Jésus vivra un tel don, c'est pourquoi il peut en parler. Cela explique la mention, dans notre texte, de la persécution des croyants « à cause du Fils de l'homme ». Même si elles ne font pas de bruit dans les médias, ces persécutions ont lieu de nos jours. En général, les gens se contentent de hausser les épaules en entendant le message du Christ. Voici venu le temps du mépris, comme le signale notre lecture. Avons-nous assez de foi pour en être heureux et sauter de joie (verset 23) ? Mais n'oublions pas que ces paroles de Jésus sont révélation : elles nous apprennent quelque chose qui n'apparaît pas à première vue. Celui qui souffre de la pauvreté, celui qui a faim, celui qui pleure ont besoin qu'on leur dise qu'ils ne perdent pas pour autant leurs raisons d'être heureux. Pouvons-nous le leur dire sans leur venir en aide ? Jésus leur adresse ces paroles alors qu'il vient de guérir les malades de cette foule de toute provenance, juifs et non juifs. Son message concerne tout homme : il ne s'agit pas d'une religion quelle qu'elle soit, mais de notre adhésion au Fils de l'homme.

 

Évangile de Luc
Jésus descendit de la montagne avec les douze Apôtres et s'arrêta dans la plaine. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une foule de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon, qui étaient venus l'entendre et se faire guérir de leurs maladies. Ceux qui étaient tourmentés par des esprits mauvais en étaient délivrés. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu'une force sortait de lui et les guérissait tous.
Regardant alors ses disciples, Jésus dit :
« Heureux, vous les pauvres :
le royaume de Dieu est à vous !
Heureux, vous qui avez faim maintenant : vous serez rassasiés !
Heureux, vous qui pleurez maintenant : vous rirez !
Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous repoussent,
quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable,
à cause du Fils de l'homme.
Ce jour-là, soyez heureux et sautez de joie,
car votre récompense est grande dans le ciel :
c'est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes.
Mais malheureux, vous les riches :
vous avez votre consolation !
Malheureux, vous qui êtes repus maintenant : vous aurez faim !
Malheureux, vous qui riez maintenant :
vous serez dans le deuil et vous pleurerez !
Malheureux êtes-vous
quand tous les hommes disent du bien de vous :
c'est ainsi que leurs pères traitaient les faux prophètes

 

 

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