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7 février 2010 : 5 ème dimanche du temps ordinaire, année C

Cap au large


Les références des textes de ce dimanche
Isaïe 6,1-2.3-8
Psaume 137
1 Corinthiens15,1-11
Luc 5,1-11

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Voilà Jésus devant une foule enthousiaste. Plus loin, des pêcheurs lavent leurs filets, indifférents semble-t-il à la présence et aux paroles de Jésus. Ce sont pourtant ces hommes que Jésus appelle et choisit. Il commence, remarquons-le, par leur demander un petit service : pressé par la foule, il sera plus à l'aise sur leur barque pour parler aux gens. On trouve dans l'Écriture de nombreux exemples de cette sorte de préférence divine pour les plus éloignés. Rappelons la veuve et le lépreux de l'évangile de dimanche dernier, le choix de David, dernier fils oublié, tiré de derrière la queue des brebis pour devenir le berger du peuple de Dieu, Israël (voir Psaume 78, 70-72). Souvenons-nous aussi de la centième brebis qui, perdue, prend plus d'importance que les 99 autres… Ceux qui deviendront les colonnes de l'Église ne seront pas pris parmi les notables d'Israël mais parmi les pêcheurs de Galilée. Comme le pasteur des brebis avait été fait pasteur du peuple, les pêcheurs de poissons deviendront pêcheurs d'hommes. En attendant, ils vont être les acteurs d'un signe spectaculaire, d'une prouesse dans le métier qu'ils vont abandonner. Ils sont d'abord invités à mettre le cap au large, à quitter la foule pour aller vers des horizons nouveaux. Et voici la pêche miraculeuse. Ils arrivent au sommet de leur métier. Impossible d'aller plus loin : les filets se déchirent et les barques menacent de couler. Ils vont devoir entreprendre une pêche au large, au-delà de leur pêche habituelle. Plus que d'un changement de métier, il s'agira d'entrer dans une humanité nouvelle.

"Pêcheurs d'hommes" ?
A première vue, l'idée de prendre des hommes comme on prend des poissons peut choquer. N'oublions pas que la Bible procède par images dépendantes d'une culture qui nous est pour une bonne part étrangère, et que les images ont toujours besoin d'être interprétées et dépassées. D'autres textes nous feront comprendre qu'il ne s'agit ni d'appâter ni de capturer. Par exemple, nous lisons en 1 Pierre 3,15 : « Soyez toujours prêts à répondre à quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous, mais avec douceur et respect. » C'est d'abord notre comportement, à la fois personnel et collectif, qui doit poser à ceux qui en sont témoins des questions sur notre foi. En d'autres termes, c'est la charité, l'amour, le souci des autres sans arrière-pensée de conquête ou de profit qui peut leur ouvrir les yeux. Montés dans la barque de Pierre, c'est en un second temps et à titre de conséquence qu'ils pourront recevoir les préceptes moraux de l'Église et les exigences du culte. Remarquons que la première démarche de Pierre et de ses compagnons consiste à laisser tout le reste, tout ce qui faisait leur vie jusque-là, pour suivre Jésus. Attachement personnel, relation d'amour naissant : le reste viendra plus tard et ne sera qu'une expression de cet amour. À vrai dire, le « laissant tout pour le suivre » peut se vivre de bien des manières. Pour la plupart, il s'agit de vivre autrement ce que la vie leur a donné à vivre. Notons que la première réaction de Pierre devant la « pêche miraculeuse » est la frayeur. Pour tout laisser et suivre le Christ il lui faudra passer de la peur à son contraire, la foi.

De la peur à la foi
Passer de la peur à la foi, de la tristesse des pêches nulles à la joie de l'espérance, cela nous concerne tous et ce n'est jamais fait une fois pour toutes. C'est à refaire tous les jours. Il suffit de nous ouvrir, d'accueillir le pain quotidien qui nous est donné. Mais s'ouvrir au don de Dieu n'est pas si facile, et c'est sans doute l'une des raisons qui explique que beaucoup de nos contemporains abandonnent la foi : nous vivons en effet une époque où l'on n'est sûr de rien. Passer de la peur à la foi n'en est pas facilité. Fonder sa vie sur un message qui nous a été délivré il y a deux mille ans, nous attacher à un Christ que nous n'avons jamais vu demande de franchir bien des apparences. Ceux qui quittent l'Église appartenaient pour la plupart à un christianisme sociologique, hérité de leur famille, de leur milieu, de leurs traditions. La foi suppose une rencontre spirituelle du Christ, dans une évidence de sa présence actuelle. Le seul miracle permanent qui puisse nous convier à la foi, c'est la foi de tous ceux qui adhèrent encore au Christ depuis si longtemps hors de vue. Foi inexplicable. Le Livre que nous ont légué les premiers témoins ne suffit pas. Mais il y a, visible de tous, son corps qui est l'Église, nous tous rassemblés. Comme l'écrit Pierre dans sa première lettre en 1,8 nous aimons le Christ sans l'avoir vu, nous croyons en lui sans le voir encore. Ainsi parle celui qui fut le premier pêcheur d'hommes.

 

Évangile de Luc
Un jour, Jésus se trouvait sur le bord du lac de Génésareth ; la foule se pressait autour de lui pour écouter la parole de Dieu. Il vit deux barques amarrées au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques, qui appartenait à Simon, et lui demanda de s'éloigner un peu du rivage. Puis il s'assit et, de la barque, il enseignait la foule.
Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez les filets pour prendre du poisson. » Simon lui répondit :
« Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets. » Ils le firent, et ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient. Ils firent signe à leurs compagnons de l'autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu'elles enfonçaient.
A cette vue, Simon-Pierre tomba aux pieds de Jésus, en disant : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. » L'effroi, en effet, l'avait saisi, lui et ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu'ils avaient prise ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, ses compagnons. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras.» Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.

 

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