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Envoyés devant le Christ


Les références des textes de ce dimanche
Isaïe 66,10-14
Psaume 65
Galates 6,14-18
Luc 10,1-12.17-20

 

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

Nous voici donc en route vers Jérusalem pour la dernière Pâque de Jésus, son « passage » à la Vie. Il est en cela porteur de notre humanité. Cette route figure la marche de notre propre existence. Où que nous allions, nous cheminons avec le Christ. Remarquons que ce ne sont pas simplement les apôtres qui sont envoyés mais des disciples, c'est-à-dire des gens qui acceptent de l'écouter. Soixante-douze, nombre qui signifie la multitude. Mais que signifie le fait qu'il nous envoie « devant lui, dans toutes les villes et localités où lui-même doit aller ? » N'est-ce pas lui qui nous précède ? Disons qu'il nous a précédés dans le don de sa vie qu'il a accompli à Jérusalem, mais qu'aujourd'hui nous avons à annoncer son retour, la « venue du Règne de Dieu ». Nous attendons ce dont nous ne pouvons imaginer la forme, mais nous vivons cette attente dans le secret de sa présence actuelle, saisissable seulement dans la foi. Ainsi, le Christ est « derrière nous », puisque nous le précédons, et « devant nous », puisqu'il a déjà traversé la mort. Nous voici donc invités à aller à la rencontre de gens qui ignorent tout du Christ. Ne comptons pas trop sur une hospitalité caractéristique de la culture du temps de Jésus. Traduisons que nous avons partout et toujours à établir des liens. Des liens amicaux, c'est pourquoi la première consigne de Jésus est de se présenter porteurs de paix. Cette paix comporte la sérénité, la confiance, la certitude que la vie a toujours le dernier mot. Peut-être, ceux que nous rencontrerons nous demanderont raison de l'espérance qui est en nous. Alors, « avec douceur et respect », nous pourrons leur parler du Christ (1 Pierre 3,15).

 

La paix, non le pouvoir
Les soixante-douze disciples doivent se présenter complètement démunis : « ni argent, ni sac, ni sandales… » Pourquoi ? Parce que ce n'est pas sur un prestige matériel ou social qu'ils doivent compter. C'est au Christ qu'ils doivent ouvrir la route, non à quelque perspective de réussite humaine. Se mettant à la merci des gens qu'ils visitent, ils les invitent à sortir d'eux-mêmes et, du coup, le Royaume est déjà là. Ils ne peuvent donner qu'en ayant d'abord reçu. Ainsi ils provoquent déjà chez ceux qu'ils rencontrent des attitudes évangéliques. Notons que l'établissement de la paix et de l'amitié précède l'annonce du Royaume. Il faut vivre avant d'expliquer. Accueillis dans la paix, les disciples peuvent « guérir les malades et chasser les esprits mauvais. » Bien sûr, nous avons à transposer ces manières de dire. Qu'il se soit passé au temps du Christ des choses étonnantes, nous pouvons le croire, mais nous voici parvenus au temps du « croire sans voir » : la foi chrétienne se nourrit non de miracles mais de mystère. De nos jours, guérir des malades consiste à les accompagner en les aidant à comprendre que leur maladie peut devenir participation à la croix du Christ, donc chemin de résurrection. « Chasser les démons » ? Traduisons : prendre le dessus sur toutes les illusions, perversions, tentations de se servir des autres, etc. Les démons sont moins spectaculaires et plus insidieux que dans nos Écrits. Il s'agit de la volonté de puissance sous toutes ses formes, comme on le voit dans le « récit » des tentations du Christ.

 

"Choisis la vie, afin de vivre »
Les disciples, en cas de refus, n'ont pas à s'obstiner. Qu'ils aillent voir ailleurs. Dieu ne nous force pas la main : « Voici devant toi le bon et le mauvais, la vie et la mort… Choisis la vie afin de vivre… » (Deutéronome 30,15 et 19). À son image, Dieu nous fait créateurs de nos propres vies. Comme Marie, nous avons à dire et à redire le « oui » nuptial qui met le Christ au monde, et nous avec lui. Au bout, se trouve la joie de vivre en vérité. C'est bien cette joie qui habite les disciples à leur retour de « mission ». Jésus leur dit que rien ne pourra leur nuire. Le serpent de Genèse 3 est bien écrasé par la descendance de la Femme initiale. Sa morsure au talon ne nous atteint qu'une fois que nous sommes passés à une vie nouvelle. Jésus met un bémol à ce bel optimisme : la joie de notre pouvoir sur le mal, pour de la vie, peut aussi se pervertir en joie de dominer, d'être meilleurs, de « ne pas être comme les autres ». Alors nous retombons dans l'illusion dont nous étions sortis. Donc, rien de définitif. C'est sans cesse que nous sommes en face du choix fondamental, vital. Soumettre les forces du mal peut amener à retomber sous sa domination, de manière plus subtile. Gardons-nous de vouloir imposer le bien. Nous nous mettrions alors au-dessus de Dieu, qui se contente de proposer.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
"
Parmi ses disciples, le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux devant lui dans toutes les villes et localités où lui-même devait aller.
Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson.
Allez ! Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.
N'emportez ni argent, ni sac, ni sandales, et ne vous attardez pas en salutations sur la route.
Dans toute maison où vous entrerez, dites d'abord : 'Paix à cette maison.'
S'il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous.
Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l'on vous servira ; car le travailleur mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison.
Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qu'on vous offrira.
Là, guérissez les malades, et dites aux habitants : 'Le règne de Dieu est tout proche de vous.'
Mais dans toute ville où vous entrerez et où vous ne serez pas accueillis, sortez sur les places et dites :
'Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds, nous la secouons pour vous la laisser. Pourtant sachez-le : le règne de Dieu est tout proche.'
Je vous le déclare : au jour du Jugement, Sodome sera traitée moins sévèrement que cette ville. »
Les soixante-douze disciples revinrent tout joyeux. Ils racontaient : « Seigneur, même les esprits mauvais nous sont soumis en ton nom. »
Jésus leur dit : « Je voyais Satan tomber du ciel comme l'éclair.
Vous, je vous ai donné pouvoir d'écraser serpents et scorpions, et pouvoir sur toute la puissance de l'Ennemi ; et rien ne pourra vous faire du mal.
Cependant, ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms sont inscrits dans les cieux. »

 

 

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