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31 mai 2009 - fête de la Pentecôte

Le souffle de Dieu

Les références des textes de ce dimanche
Actes 2,1-11
Psaume 103
1 Corinthiens 12,3-7.12-13 (ou Galates 5, 16-25)
Jean 20,19-23 'ou Jean 15,26-27 et 16,12-15
)

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

Bien sûr, nous sommes ici dans les métaphores. Quand l'Écriture nous dit que Dieu est Esprit, elle nous dit par là que Dieu n'est pas corporel. Or le souffle humain est matière, corps. Oui, mais notre souffle est quelque chose qui entre en nous et qui sort de nous ; il est communication avec l'extérieur, déplacement. C'est pour cela que Jésus, dans notre évangile, souffle sur ses disciples et leur dit : « Recevez l'Esprit Saint… » Quelque chose de lui passe en eux, et cette
« mobilité » va les rendre mobiles : Jean ne le dit pas ici, mais ils vont partir pour annoncer la Bonne Nouvelle ; les verrous de leurs portes vont sauter. Le don de l'Esprit selon le quatrième Évangile se passe de façon plus discrète que dans les Actes (1re lecture). Pas de bruit assourdissant, pas de coup de vent, pas de feu céleste. On pense à la brise légère qui vient faire sortir Élie de la caverne où il s'enferme (1 Rois 19,12). Luc, lui, veut plutôt nous faire penser au don de la Loi au Sinaï. La Loi gravée sur la pierre, extérieure à ses destinataires, va faire place à une « loi » intérieure, gravée dans les coeurs. Cette loi ne procédera pas par obligation, mais par inspiration, c'est le cas de le dire. C'est cette inspiration qui nous fera parler et agir, parfois de façon imprévisible, car « le vent souffle où il veut ; tu entends sa voix mais tu ne sais ni d'où il vient ni où il va », et ce chapitre 3 de Jean parle à ce sujet d'une nouvelle naissance. Le souffle qui anime cet homme nouveau est le souffle de Dieu lui-même. C'est pourquoi nous sommes, comme Jésus, appelés « fils de Dieu ».

De quel esprit sommes-nous ?
En un certain sens, nous pouvons dire que l'Esprit qui nous est donné au-delà de notre première naissance a quelque chose à voir avec nos « mentalités ».
En d'autres termes, l'Esprit de Dieu ne se contente pas de nous animer de temps en temps d'inspirations incontestables, au coup par coup ; il nous habite en permanence, il fait chez nous sa «demeure ».
Moyennant l'accueil de notre liberté, il peut modeler nos manières globales de penser et de vivre.
Il y a en nous « quelque chose » qui nous anime et nous vient d'ailleurs.
À vrai dire, l'Esprit de Dieu n'est pas le seul à pouvoir ainsi colorer notre existence. Il y a d'autres « esprits » qui hantent notre atmosphère, les « puissances des airs » dont parle Paul en Éphésiens 2,2. L'air du temps, si l'on veut. Contagion du désir de nous placer au-dessus des autres, de nous faire « comme des dieux », de construire des tours de Babel qui nous feraient atteindre les cieux et qui, en fin de compte, nous rendent incompréhensibles les uns pour les autres. L'Esprit de Dieu, lui, nous rend ouverts aux autres, parce qu'il remplace en nous le désir de les dominer par la volonté de les servir, de leur servir. Alors nous pouvons nous comprendre. Tel est « le don des langues », langues de feu, langage de l'amour. Parce que, je viens de le dire, l'accueil de cet Esprit de Dieu dépend de l'accueil par notre liberté, nous avons à nous demander de quel esprit nous sommes, l'esprit du monde ou l'Esprit de Dieu. Gardons confiance : l'Esprit de Dieu est plus fort, autour de nous et en nous, que l'Esprit du monde.

L'Esprit et le Corps
Dieu crée en distinguant, en différenciant : lumière-ténèbres, sec-humide… masculin-féminin. Ainsi, pour être accompli, achevé, tout être a besoin d'une alliance avec l'autre, le différent. L'hostilité, la guerre sont en contradiction avec l'acte créateur, qui est acte d'amour unifiant. L'Esprit de Dieu, Esprit créateur, partant de Dieu, venant à chacun de nous, partant de nous, allant vers chacun des autres, ne vient pas nous faire supprimer nos différences mais nous les faire conjuguer, allier d'un lien conjugal. Les interlocuteurs des disciples au jour de la Pentecôte les entendent chacun dans sa langue maternelle. Diversité des manières d'être et de dire qui n'est plus, comme à Babel, un lieu de division mais l'instrument d'une unité nouvelle. Dire Esprit, c'est dire sortie de soi et communication, donc relation. Nous voici reliés entre nous parce que reliés à Dieu. Reliés, et restant nous-mêmes. Un seul Esprit, et pourtant une multiplicité de dons, de fonctions, de goûts… Au chapitre 12 de la première lettre aux Corinthiens, Paul insiste longuement sur la diversité des membres du Corps du Christ, que nous appelons Église. Il y a là plus qu'une métaphore : dans la mesure où, différents, nous faisons un dans l'Esprit, nous sommes la visibilité actuelle du Christ, la révélation de sa présence au monde. Un monde qui va, sans le savoir, vers l'unité dans l'amour. Déjà nous avons aboli la forme brutale de l'esclavage, la peine de mort, nous dépassons, lentement, le racisme et la sujétion de la femme…

 

Évangile selon Jean
À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : "Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d'auprès du Père, lui, l'Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi, vous rendrez témoignage, vous qui êtes avec moi depuis le commencement. « J'aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l'instant vous n'avez pas la force de les porter. Quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. En effet, ce qu'il dira ne viendra pas de lui-même : il redira tout ce qu'il aura entendu, et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Il me glorifiera, car il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce qui appartient au Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : il reprend ce qui vient de moi pour vous le faire connaître."

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