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30 août 2009 - 22ème dimanche du temps ordinaire

Le pur et l’impur

 


Les références des textes de ce dimanche
Deutéronome 4,1-2.6-8
Psaume 14
Jacques 1, 17-18.21-27
Marc 7,1-8.14-15.21-23

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Pourquoi Jésus s’en prend-il aux pratiques de pureté rituelle ? En principe, elles ne sont pas mauvaises. Souvent inspirées par l’hygiène, elles peuvent se charger de significations spirituelles. Simplifions : ce qui est pur est ce qui est sans mélange ; pensons au « vin pur » par exemple. Se nourrir, c’est accueillir les dons de Dieu qui nous font vivre. Les mains lavées pour les recevoir signifient notre nudité originelle, notre vide que seul Dieu peut remplir : nous repartons à zéro. Bien sûr, le rite peut se vider de son sens et la « purification » qu’il signifie peut en être totalement absente. Le rite ne vaut rien s’il n’est pas l’expression de quelque chose qui vient du coeur de l’homme. C’est de cela que nous parle le Christ. Le contraire de la pureté du coeur est la duplicité : vouloir à la fois le oui et le non. Le rite peut être le contraire de ce qu’il veut signifier. Croyants, bien sûr, mais… Quand la foi se cantonne dans le culte, la dévotion, la fabrication de bons sentiments, mais ne passe pas dans la vie, il y a duplicité, impureté. L’impur ne va pas jusqu’au bout mais bifurque en chemin, car il veut deux choses contradictoires. Il ne sert à rien de recouvrir cette ambiguïté du manteau des rites. La vraie « religion » ne se tient pas toujours là où elle s’affiche. Pourtant, nous ne serions pas croyants si nous baissions les bras en raison de notre duplicité. Constatons-la, regrettons-la et confions-la à Dieu. Une telle confiance est déjà « pureté ».

Ce qui vient du coeur
Quel est ce « coeur » de l’homme ? D’où peuvent venir ses perversions ? Bien sûr, il s’agit de ce centre ponctuel, immatériel, où notre liberté se prononce en faveur du bien ou du mal. Notons que Jésus ne met pas l’origine du mal dans un esprit mauvais, un Satan à l’oeuvre dans le monde. Le mal que nous faisons nous viendrait alors de l’extérieur : « ce qui pénètre en l’homme » pourrait le « rendre impur ». Quand Paul parlera des « puissances et dominations », il s’agira avant tout de « l’air du temps », des mentalités collectives dans lesquelles nous baignons, mais qui viennent bien d’une sorte de conspiration des libertés individuelles, et qui trouvent donc leur source en nous. Pensons par exemple au vertige de la consommation. Les maux qui nous viennent de l’extérieur peuvent nous blesser, nous amoindrir, à la limite nous détruire, ils ne peuvent rien sur notre pureté ou notre impureté. Ce sont nos décisions qui font la différence. Décisions qui peuvent d’ailleurs être prises en fonction de ce qui nous arrive de l’extérieur, en réponse à des situations non voulues. Osons le dire : ce qui nous rend « purs » est ce qui va dans le sens de notre image et ressemblance de Dieu. Comment reconnaître cela ? Regardons le Christ ; il est « l’icône du Dieu invisible » (Colossiens 1,15). La fin de notre seconde lecture nous donne quelques exemples, symboliques, de conduites conformes à ce qu’a fait Jésus.

Sortir de soi
Les exemples pris par Jésus pour désigner « ce qui sort du coeur de l’homme » et qui le rend impur concernent tous notre relation au prochain, directement ou indirectement. Le décalogue leur est sous-jacent. Les versets 8-13, omis dans notre lecture, parlent d’ailleurs de « laisser de côté le commandement de Dieu pour observer des traditions qui viennent des hommes ». Pour illustrer ce propos, il cite d’ailleurs le quatrième commandement : « Honore ton père et ta mère… » Or, après avoir prescrit notre relation à Dieu, qui commande tout le reste, le décalogue ne parle que de notre comportement vis-à-vis des autres. Rien sur les rites, que les pharisiens reprochent aux disciples de ne pas pratiquer. Notons que l’évangéliste, qui ne s’adresse certainement pas à des juifs, puisqu’il détaille un rituel qui leur est familier, énumère des pratiques qui toutes visent à signifier, à obtenir symboliquement, une purification personnelle : il s’agit de se rendre « propre » devant Dieu en se libérant de ce qui « vient du dehors ». Il y a là une sorte d’enfermement sur soi, de narcissisme qui, justement, va à l’encontre de la Loi de Dieu, du décalogue. Nous ne pouvons atteindre ce que les auteurs spirituels anciens appelaient, avec quelque prétention, la « perfection », qu’en nous oubliant nous-mêmes pour nous ouvrir aux autres. C’est par là que nous pouvons devenir images de Dieu. Cela s’appelle « amour », même si les « sentiments » n’y participent pas, ou très peu.

 

Évangile selon Marc
Les pharisiens et quelques scribes étaient venus de Jérusalem. Ils se réunissent autour de Jésus,
et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c'est-à-dire non lavées. -
Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, fidèles à la tradition des anciens ;
et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s'être aspergés d'eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d'autres pratiques : lavage de coupes, de cruches et de plats. -
Alors les pharisiens et les scribes demandent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ?
Ils prennent leurs repas sans s'être lavé les mains. »
Jésus leur répond : « Isaïe a fait une bonne prophétie sur vous, hypocrites, dans ce passage de l'Écriture :
Ce peuple m'honore des lèvres, mais son coeur est loin de moi.
Il est inutile, le culte qu'ils me rendent ; les doctrines qu'ils enseignent ne sont que des préceptes humains.
Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes. »
Puis Jésus appela de nouveau la foule et lui dit : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien.
Rien de ce qui est extérieur à l'homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l'homme, voilà ce qui rend l'homme impur. »
Il disait encore à ses disciples, à l'écart de la foule : « C'est du dedans, du coeur de l'homme, que sortent les pensées perverses : inconduite, vols, meurtres,
adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure.
Tout ce mal vient du dedans, et rend l'homme impur. »

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