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27 septembre 2009 - 26ème dimanche du temps ordinaire

Ceux du dehors


Les références des textes de ce dimanche
Nombres 11, 25-29
Psaume 18
Jacques 5,1-6
Marc 9, 38…48

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

L'Esprit est répandu sur toute chair. C'est dire que nous n'en avons pas le monopole. Dans la première lecture, les deux hommes qui ne s'étaient pas rendus à la Tente de la Rencontre avaient été néanmoins visités par « l'esprit de Moïse ». Dans notre évangile, Jésus ne condamne pas ceux qui « chassent les esprits mauvais », alors qu'ils ne font pas partie du groupe des disciples. Il est vrai qu'ils font cela au nom de Jésus. Osons aller plus loin : on peut agir par et dans l'Esprit du Christ sans le savoir, et même sans vouloir se référer à lui. Il y a autour de nous des gens qui se portent au secours des autres, seuls ou au sein d'organismes créés pour cela. Un jour ils entendront le Christ leur dire : « C'est à moi que vous l'avez fait » et même :
«C'est par moi que vous l'avez fait. » En effet, il n'y a pas de bien, de comportement vraiment humain, qui ne prenne son origine en Dieu, l'unique source de notre être, et « Dieu tout entier » est dans le Christ. Déchiffrons la présence et l'action du Christ en tous ceux qui s'occupent des mal logés, des exclus, des affamés, des victimes de toutes les formes de totalitarisme. Mais alors, à quoi sert-il d'adhérer au Christ ? Il faut qu'il y ait au monde un peuple qui annonce et proclame que dans l'amour, et dans l'amour seul, qui va jusqu'au don de la vie, se trouve la vérité de l'homme. Il s'agit d'infiniment plus que de générosités individuelles, de traits de caractère, mais de l'invasion du monde par le Royaume de Dieu.

"Coupe ta main"
Le meilleur peut devenir le pire. Avoir ses deux mains est un bien, être manchot est un mal. Oui, mais la main peut s'ouvrir pour donner ou se fermer pour frapper, les pieds peuvent nous conduire vers un lieu où donner la mort ou vers des personnes à aider. « Qu'ils sont beaux les pieds de ceux qui vont annoncer de bonnes nouvelles », écrit Paul en Romains 10,15, citant Isaïe. Ni la main, ni le pied, ni l'oeil ne sont responsables de la manière dont nous nous en servons, et cela vaut pour tout ce dont nous disposons, en notre corps, en notre esprit, en nos biens accumulés. Que veut donc nous dire Jésus en nous invitant à couper la main qui serait pour nous « occasion de chute » ? Sans doute qu'il vaut mieux tout perdre que de mettre ce que Dieu nous donne au service de l'écrasement du prochain, car le mal, la « chute », c'est cela. La seconde lecture peut nous éclairer. Elle nous aide à comprendre qu'ignorer et gommer de notre vie le malheur des autres équivaut au meurtre. Mieux vaut perdre cet oeil que de le fermer pour ne pas voir ce qui pourrait troubler notre confort. Bien sûr, notre évangile est écrit dans le langage des paraboles. Jésus veut nous dire que rien de ce que nous avons ne vaut, et de loin, ce que Dieu nous donnera. Mieux vaut tout perdre que de risquer de perdre cela. Jésus lui-même aura les mains et les pieds cloués, désormais inutilisables. Ses yeux se fermeront. Tout cela parce que son coeur nous est ouvert.

Le Royaume pour tous ?
Jésus a tout perdu, et pourtant rien en lui n'était « occasion de chute ». Il a donc tout perdu « gratuitement », et c'est bien là que nous pouvons découvrir l'amour sans raison dont nous sommes aimés. « Il est descendu aux enfers », dit le Credo. Voilà qui nous amène à nous poser la question de la « géhenne » dont il est question dans notre évangile. Nos textes sont en effet parcourus par deux thèmes, deux lignes qui les traversent : d'une part, on nous annonce un salut universel, qui ne laisse aucun homme de côté ; d'autre part, on nous parle, comme ici, d'un jugement, d'un tri qui séparera les justes et les pécheurs. Comment concilier ces deux perspectives ? Pour ma part, je relis ces textes à la lumière de Matthieu 19,23-26 : il est aussi impossible à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu qu'à un chameau de passer par un trou d'aiguille (pensons aux « riches » de notre seconde lecture). « Qui donc peut être sauvé ? », demandent les disciples. La réponse de Jésus signifie que si nous regardons du côté de l'homme, de la trajectoire de sa vie, de la conséquence de ses choix, il lui est impossible de participer à la vie de Dieu. Le Royaume lui est fermé. Mais Dieu ne le laisse pas au destin qu'il s'est forgé. Ce qui est impossible, si l'on considère nos conduites humaines, devient possible par l'action de Dieu. La croix du Christ signifie que Dieu vient nous rejoindre là où nous nous sommes mis pour nous arracher à notre Géhenne. Alors, rassurés, allons-nous faire n'importe quoi ? Certainement pas, mais choisir le Christ dépend de notre liberté, et il faut qu'il en soit ainsi pour que nous soyons « images de Dieu ».

 

Évangile selon Marc
Jean, l'un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu'un chasser des esprits mauvais en ton nom ; nous avons voulu l'en empêcher, car il n'est pas de ceux qui nous suivent. »
Jésus répondit : « Ne l'empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n'est pas contre nous est pour nous. Et celui qui vous donnera un verre d'eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense. Celui qui entraînera la chute d'un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu'on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu'on le jette à la mer. Et si ta main t'entraîne au péché, coupe-la. Il vaut mieux entrer manchot dans la vie éternelle que d'être jeté avec tes deux mains dans la géhenne, là où le feu ne s'éteint pas. Si ton pied t'entraîne au péché, coupe-le. Il vaut mieux entrer estropié dans la vie éternelle que d'être jeté avec tes deux pieds dans la géhenne. Si ton oeil t'entraîne au péché, arrache-le. Il vaut mieux entrer borgne dans le royaume de Dieu que d'être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s'éteint pas.

 

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