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23 août 2009 - 21ème dimanche du temps ordinaire

Le rejet

Les références des textes de ce dimanche
Josué 24,1-2. 15-18
Psaume 33
Éphésiens 5,21-32
Jean 6,60-69


Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Ne nous y trompons pas : le récit que nous lisons aujourd’hui, le fameux « partage de Capharnaüm », n’est pas un simple incident de parcours dans la vie de Jésus. Il s’agit en fait de l’enjeu même de l’Évangile. Syméon avait annoncé à Marie et à Joseph qui venaient présenter Jésus au temple que cet enfant « serait un signe en butte à la contradiction » (Luc 2,34). Sa parole est ce glaive qui pénètre au plus profond de nous-mêmes pour séparer le plein et le vide, ce qui vaut pour toujours et ce qui ne vaut rien, ou pas grand-chose. « Ainsi, conclut Syméon, seront révélées les pensées intimes d’un grand nombre » (voir aussi Hébreux 4,12). La plupart d’entre nous n’aiment pas cela, que l’on peut appeler « jugement » et qui leur fait découvrir ce qui se cache en eux, souvent même sous la surface de « bons sentiments » ou de bonnes raisons. À Capharnaüm, Jésus, Parole vivante en notre chair, nous révèle que notre vérité est de nous livrer aux autres pour, comme lui, être leur nourriture. Un réflexe de défense pousse les hommes à ignorer le sens profond de ses paroles, à les refuser en les enfermant dans leur sens matériel. Aux versets 62-63, Jésus reproche à ses interlocuteurs d’avoir pris ses paroles au sens « charnel », ce qui ne sert à rien, au lieu de les reconnaître comme « esprit et vie », ce qui est trop onéreux pour qu’ils l’acceptent. Ainsi, à toutes les époques, les hommes ont préféré hausser les épaules en entendant le message qui nous répète que l’on ne sauve que ce que l’on donne, y compris notre propre vie.

Croire jusqu’au bout
Bien entendu, on peut recourir à une ruse plus ou moins consciente. Plutôt que de faire nôtres les attitudes du Christ tout au long de sa vie, avec leur point culminant à la Croix, on peut se contenter du rite eucharistique : on va à la messe, on communie et tout est dit. Comprenons qu’il faut traverser ce comportement « religieux » pour parvenir à la foi dont il est l’expression. L’appartenance au Christ dépasse le rite, et même la « piété », pour nous faire accéder à ce qu’ils signifient : notre conformité avec ce que le Christ a été. Plus qu’une imitation : une communion au sens premier du mot. Telle est la seule manière d’être fils, images de Dieu dans et par le Fils. Il est unique, il n’y en a qu’un et c’est pourquoi nous devons faire un avec tous les autres humains. Une seule chair, un seul sang. Le chemin pour y parvenir n’est autre que la foi en Jésus le Christ. C’est pourquoi il termine ainsi son apostrophe à ceux qui se révoltent contre ses paroles sur le don de la chair et du sang : « Il en est parmi vous qui ne croient pas ». Nous voici donc revenus au premier discours (18e et 19e dimanches, Jean 6,35-47). Là, il s’agissait d’aller à lui, de croire en lui, pour ne plus jamais avoir faim ni soif. Cette foi ne peut se contenter de lui faire confiance pour obtenir de lui quelque bienfait, ni même pour nous « sauver ». Elle n’est pas non plus une adhésion idéologique à une doctrine. Elle revient à accepter de tout perdre pour faire un avec lui. Les deux discours se rejoignent.

Le cas de Pierre
Si l’on refuse d’admettre « où va le Christ », c’est-à-dire vers l’achèvement du don de sa chair et de son sang, c’est que l’on ne croit pas vraiment qu’il vient de Dieu (versets 41-42). Croire cela ne signifie pas une simple adhésion intellectuelle, qui risque toujours de rester un assentiment de surface, mais une adhésion de fond, de tout l’être, et cette « adhésion » (mot qui vient du verbe adhérer :
« coller à ») nous met à sa suite, avec lui, sur le chemin qu’il prend. À vrai dire, nous ne pouvons jamais être sûrs de tenir au Christ à ce point-là. Cela ressemble à bien des « Je t’aime » de l’amour « humain » : des sentiments, certes, mais jusqu’où peut aller l’engagement de tout l’être ? La suite le dira. « Voulez-vous partir, vous aussi ? », demande Jésus aux Douze devant la désertion de la foule. Lisons attentivement la réponse de Pierre et nous verrons qu’elle ne porte que sur la question d’identité du premier discours. Pierre ne se prononce pas sur la question de manger et de boire le corps et le sang du Christ. Au fond, il en est toujours à Matthieu 16,22 : « Non, cela ne t’arrivera pas ». Il reste donc à mi-chemin de la foi et de l’amour. En fait, rester à mi-chemin implique que la foi en l’origine de Jésus reste elle-même superficielle, malgré tous les « credo » que l’on peut réciter. En Luc 22,32-33, Jésus dit à Pierre qu’il a prié pour que sa foi ne défaille pas, et celui-ci répond qu’il le suivra même en prison, même à la mort. Or, à l’heure décisive, Pierre reniera Jésus. On sait la suite, et notre foi consiste souvent à faire confiance au Christ, même si nous n’avons pas la prétention de dépasser la fragilité de Pierre.

Évangile selon Jean
Jésus avait dit dans la synagogue de Capharnaüm : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. »
Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, s'écrièrent : « Ce qu'il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l'écouter ! »
Jésus connaissait par lui-même ces récriminations des disciples. Il leur dit : « Cela vous heurte ?
Et quand vous verrez le Fils de l'homme monter là où il était auparavant ?...
C'est l'esprit qui fait vivre, la chair n'est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas,
et celui qui le livrerait.
Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s'en allèrent et cessèrent de marcher avec lui.
Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu. »

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