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13 septembre 2009 - 24ème dimanche du temps ordinaire

Qu’est-ce que cet homme ?

 


Les références des textes de ce dimanche:
Isaïe 50, 5-9
Psaume 114
Jacques 2,14-18
Marc 8,27-35


Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Question bizarre et pourtant constante dès que nous rencontrons un inconnu. La réponse passe par bien d’autres questions : d’où sort-il ? De quel pays ? De quel milieu ? Question de lieu, mais aussi d’origine : fils ou fille de qui ? Que font ses parents ? Viennent aussi le métier, la fonction, voire l’appartenance politique. Quand nous avons répondu à toutes les questions, nous imaginons avoir fait le tour du sujet. Il n’en est rien : l’autre reste toujours un mystère. Allons plus loin : je suis aussi un mystère pour moi-même. Je crois me connaître ? Illusion ; d’ailleurs les autres ne me voient pas comme je me vois, et il nous arrive de nous dire : « Je ne me croyais pas capable de ça ! » En bien ou en mal. En général, quand il s’agit des autres, nous nous contentons d’étiquettes : « C’est un curé », ai-je entendu des gens dire de moi. Donc il va réagir de telle ou telle façon, il va dire telle ou telle chose, on sait à quoi s’en tenir. Les étiquettes nous rassurent. C’est dans ce contexte que nous devons situer la question de Jésus : « Pour les gens, qui suis-je ? » La pluralité des réponses – Jean Baptiste, Élie, l’un des prophètes – manifeste que les contemporains de Jésus n’arrivent pas à le classer. De Nazareth ? Fils de Joseph et de Marie ? Charpentier ? Rien de tout cela ne correspond à ce qu’il dit et fait. Nous retrouvons la fameuse question d’identité qui court à travers tous les évangiles, jusqu’au pied de la Croix. Jésus échappe à toute définition, à toute « classification ».

"Tu es le Messie"
«Et pour vous, qui suis-je ?», demande Jésus à ses disciples. Il est évident que ceux qui ont tout quitté pour le suivre ne doivent pas le voir de la même façon que les autres. Chez Marc, la réponse de Pierre au nom de ses compagnons est plus concise que chez Matthieu, où Simon va jusqu’à déclarer Jésus « Fils du Dieu vivant » (16,16).

Que représente le mot "Messie"? Au départ, le Messie est celui qui a reçu l’onction royale ou sacerdotale. Un personnage en quelque sorte « consacré ». Au temps de Jésus, on attendait la venue d’un « fils de David », donc héritier de la royauté davidique, qui viendrait rendre aux Israélites leur autonomie. Un libérateur, donc, mais aussi un souverain.

Dans les Actes des apôtres (1,6), après la crucifixion et la Résurrection, les futurs Apôtres demandent à Jésus si c’est « en ces temps-ci qu’il va rétablir le Royaume en faveur d’Israël ». Méprise d’autant plus facile que Jésus vient, une fois de plus, de parler du "Royaume de Dieu", expression dont ils n’ont pas encore compris le sens. D’autre part, on s’était mis peu à peu à concevoir le Messie comme un personnage surnaturel. En effet, le "Fils de David" avait hérité au fil du temps des caractères du "Fils de l’homme", nom que Jésus se donne très souvent, et en particulier au verset 31 de notre lecture. Cette expression se retrouve dans plusieurs textes bibliques, mais c’est de Daniel 7,13-14 qu’il faut surtout se souvenir : après la destruction de bêtes monstrueuses qui ont provoqué des catastrophes – pensons aux divers empires qui ont opprimé Israël mais aussi aux "puissances et dominations" dont parle Paul – apparaît dans les nuées du ciel "comme un Fils d’homme" à qui "sont données souveraineté, gloire et royauté". Tous ces mots portent.

La vérité du Fils de l’homme
Il a été question plus haut du mystère que représente chacun de nous. Le mystère de Jésus contient et dépasse tous ces mystères que nous sommes. En même temps, se trouve mis en plein jour le sens ultime de nos vies. À peine Pierre a-t-il déclaré que Jésus est le « Messie » (« Christ », dans notre langage hérité du grec) que celui-ci se met à leur annoncer ses souffrances, sa mort, sa résurrection. C’est que le « d’où il vient » (Nazareth, sa famille, son métier) ne suffit pas à révéler « qui il est ». C’est le « où il va » qui en dira le dernier mot, dernier mot qui restera d’ailleurs un mystère. Dernier mot également sur Dieu : nous apprenons que non seulement il donne la vie, mais encore qu’il donne Sa vie pour nous faire vivre. Être « Fils », « image du Dieu invisible », Messie, Fils de l’homme, c’est cela. « Christ », c’est-à-dire roi, bien sûr, mais son pouvoir royal ne s’exerce pas sur nous qui sommes avec lui « héritiers du Royaume » (cf. entre autres, Romains 8,17), mais sur la mort et tout ce qui nous est contraire, tout ce qui va dans le sens d’une déchéance. Au fond, c’est là notre création à l’image et ressemblance de Dieu, c’est-à-dire notre engendrement comme fils, qui se poursuit et traverse les obstacles destructeurs. Jésus comparera ce qui va se passer à la Croix aux douleurs d’un accouchement (Jean 16, 21 et Romains 8,22). Au bout, il y a la vie. Jésus ne veut pas que ses disciples répètent qu’il est le Messie, car les gens ne sont pas encore en mesure de comprendre ces choses. Il y faudra l’Esprit

 

Évangile selon Marc
Jésus s'en alla avec ses disciples vers les villages situés dans la région de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il les interrogeait : «Pour les gens, qui suis-je ?» Ils répondirent : «Jean Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres, un des prophètes.» Il les interrogeait de nouveau : «Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ?» Pierre prend la parole et répond : «Tu es le Messie.» Il leur défendit alors vivement de parler de lui à personne. Et, pour la première fois, il leur enseigna qu'il fallait que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu'il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. Jésus disait cela ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches.
Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : «Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes.» Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : «Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour l'Évangile la sauvera.»

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