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12 juillet 2009 - 15ème dimanche ordinaire - année B

Les mains vides


Les références des textes de ce dimanche
Amos 7,12-15
Psaume 84
Éphésiens 1,3-14
Marc 6,7-13

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à
Croire aujourd'hui

 

Jésus est venu au monde démuni : pas même de place pour lui à l'hôtel. Un enfant nouveau-né dans une étable et c'est tout. Ses envoyés devront adopter ce dénuement : leur seule richesse sera leur parole. Rien pour séduire, aucune marque de supériorité. Dépourvus de prestige, ils seront à la merci de ceux qu'ils rencontreront. Discrétion de Dieu, qui ne se révèle qu'à ceux qui l'accueillent. On repense à l'aventure d'Élie sur le mont Horeb : quand Dieu vient le visiter, Élie ne le trouve pas dans la tempête, ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu, mais « dans un murmure léger » (1 Rois 19,8-12). Les disciples de Jésus n'auront rien pour impressionner. Ils devront leur nourriture, symbole de la vie elle-même, à ceux qui voudront bien les accueillir. Au fond, ils se présenteront comme vivant le message qu'ils apportent : la confiance absolue en l'amour qui nous fait exister et qui habite tous ceux qui lui donnent leur foi, même s'ils n'ont jamais encore entendu parler de l'Évangile. Avouons que nous sommes très souvent loin de ce comportement prescrit aux premiers envoyés du Christ. Sans doute avons-nous encore à découvrir la forme que cela peut prendre dans nos civilisations actuelles. De toute façon, renoncer à la puissance sous tous ses aspects (matériels, intellectuels, spirituels) est la condition pour que l'accueil donné à l'Évangile soit parfaitement libre. Cette liberté est nécessaire pour que ceux auxquels Dieu s'adresse par nous se constituent vraiment hommes en face de lui.

L'annonce et la réalisation de l'accueil mutuel
Remarquons que les consignes données par Jésus à ses envoyés vont dans le sens d'une prise de contact avec les personnes rencontrées. Une fois de plus, c'est la relation, l'échange, la convivialité qui expriment l'essentiel, car c'est par là que nous nous faisons images de celui qui est unité du Père, du Fils et de l'Esprit. Au fond, les destinataires du message évangélique sont amenés à le vivre avant même de l'entendre. Il s'adresse à quelque chose qui est déjà en eux du fait de leur origine divine, les fameuses « semences du Verbe » qu'il s'agira simplement de conduire à leur fécondité. Relations, donc, communication. Pas question d'aller s'installer au milieu des gens en se ménageant un espace de solitude, comme le font par exemple les Esséniens. Le monachisme chrétien, ne l'oublions pas, a presque toujours mis au premier plan l'hospitalité. Il a donc mis en évidence, aux yeux de tous, l'attitude qui doit caractériser les destinataires de l'Évangile, ceux du moins qui sont en voie de l'accueillir. Il s'agit d'annoncer la communion possible des hommes jusqu'ici divisés, en nous ouvrant d'ores et déjà à cette communion. Les disciples invitent les gens rencontrés à se convertir. À se convertir à quoi ? Justement à cette unité qui se réalise dans le Christ. Nous avons à nous faire un avec lui pour être tous ensemble un en lui. Pour en arriver là, nous avons à expulser de nos vies bien des démons.

Chasser nos démons
Nous avons vu, dans les commentaires précédents, que Jésus avait été rejeté par les païens et par ses compatriotes. Le juif et le païen représentent, dans la Bible, l'humanité entière. Les disciples, porteurs de son message, connaîtront le même sort : tantôt ils seront reçus, tantôt ils seront ignorés ou même persécutés. En cas de refus, inutile de s'obstiner : on part pour aller apporter l'Évangile à d'autres. La consigne de secouer la poussière des chaussures ne dit pas grand-chose dans nos cultures. Essayons de la traduire. Elle peut signifier une certaine colère : « Nous ne voulons plus avoir avec vous quelque rapport que ce soit. » Ou, mieux, les envoyés veulent faire comprendre qu'ils n'étaient pas venus pour prendre mais pour donner, et c'est pourquoi ce geste symbolique ne signifie pas l'hostilité, mais se trouve qualifié de « témoignage ». Notre texte se termine par des expulsions de démons et par des guérisons. Traduisons ce langage biblique friand de merveilleux : il s'agit de rendre l'homme à son intégrité, à sa dignité, à sa vérité. Nous pouvons nous demander quels démons et quelles maladies détruisent aujourd'hui ce qui fait de nous des humains : la violence qui naît de la volonté de posséder des femmes, des hommes, des biens. L'idolâtrie du compte en banque, du pouvoir, de la notoriété. Le couple maître-esclave n'a pas disparu. Bref, dans ce monde malade, mais pourtant plein de multiples générosités, les démons sont toujours là.

 

Évangile selon Marc
Jésus appelle les Douze, et pour la première fois il les envoie deux par deux. Il leur donnait pouvoir sur les esprits mauvais, et il leur prescrivit de ne rien emporter pour la route, si ce n'est un bâton ; de n'avoir ni pain, ni sac, ni pièces de monnaie dans leur ceinture.
"Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange."
Il leur disait encore : "Quand vous avez trouvé l'hospitalité dans une maison, restez-y jusqu'à votre départ.
Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez en secouant la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage."Ils partirent, et proclamèrent qu'il fallait se convertir.
Ils chassaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d'huile à de nombreux malades, et les guérissaient.

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