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12 avril 2009 - dimanche de Pâques

Croire sans voir

Les références des textes de ce dimanche
Actes 10,34. 37-43
Psaume 117
Colossiens 3,1-4 ou 1 Corinthiens 5,6-8
Jean 20,1-9 ou Marc 16,1-8

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

Nous voici au centre de la foi, devant son épreuve décisive, le foyer d'où jaillit la seule lumière capable d'illuminer les ténèbres que la vie nous donne à traverser. Dieu, le fondement, la source de tout ce qui existe, est venu épouser notre mort, ou plutôt est venu nous épouser dans notre mort. Du lit nuptial de la Croix est née une vie nouvelle. Cette vie s'est d'abord manifestée par une absence.Pour que tout soit dans l'ordre, il faudrait que le cadavre de Jésus se trouve rangé à sa place, dans l'une des tombes de nos cimetières. Or, voici que Marie Madeleine, Pierre et Jean ne trouvent qu'un tombeau vide. Vide et ouvert, comme si désormais la mort communiquait sans obstacle avec la vie. La première explication est qu'on a enlevé le corps pour le mettre ailleurs. « On », mais qui ? Les disciples, comme la suite le montrera, sont bien trop terrorisés pour entreprendre pareil exploit (voir Jean 20,19). Un enlèvement furtif aurait-il permis un rangement méticuleux du linceul et du linge dont on avait enveloppé la tête ? Les détails de la version selon saint Jean tendent à nous mettre enprésence d'un tombeau qui n'a jamais servi, comme si la Résurrection était contemporaine de la mort. En fait, tout se passe dans l'invisible,dans un « univers » qui échappe à notre temps. Personne n'a vu Jésus se relever et sortir du tombeau. C'est pourquoi, sauf dans notre évangile où il nous est dit que Jean « vit et crut », nos textes insistent sur la difficulté à croire qui affecte les disciples. La plupart d'entre nous ont à suivre le même chemin.

L'épreuve et la plénitude de la foi
L'évangile ne dit pas ce que Jean a vu, ni même ce qu'il croit. Enfait, il ne voit rien, il voit qu'il n'y a rien là où il aurait dû voi run cadavre. « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » (Luc 24,5). Désormais, c'est là où se trouvent les vivants qu'on rencontrera Jésus. Sa visibilité est passée dans les hommes, et c'est nous qui devenons sa demeure quand la foi nous unit. En effet, la foi nous fait voir ce que les yeux ne voient pas. C'est pourtant cet invisible qui fait exister tout ce qui se voit et le sauve de l'insignifiance, de l'absence de sens. Que signifie en effet une vie qui finit par se dissoudre dans le néant ? N'imaginons pas que, jour après jour, nous allons vers la mort. La mort n'est pas un terme ; elle est une route, un passage. Pour la foi et par la foi, nous allons vers la vie. La mort n'a que l'avant-dernier mot. Avouons que la résurrection du Christ et les récits qui nous l'annoncent sont une sérieuse épreuve pour la foi. En fait, c'est là que la foi trouve sa vérité : que signifierait une foi qui n'irait pas jusqu'à la victoire de la vie ? Que signifierait une puissancede Dieu qui serait mise en échec par la mort ? Que serait cet « Amour» qui nous laisserait périr ? Notre résurrection, récapitulée et fondée en celle du Christ, est nécessaire pour que Dieu soit Dieu. Toute la foi est fondée sur cela, et éprouvée, aussi, par ce « mystère » dont nous ne prenons pourtant connaissance que par elle.

"N'ayez pas peur"
La mention de la peur revient deux fois dans l'évangile de la Vigile pascale. De quoi ne faut-il pas avoir peur ? De la mort, certes, mais cette fin de la crainte de la mort ne viendra que plus tard. Dans notre texte, il s'agit, pour Marie Madeleine et Salomé, de la peur de la vie, de cette vie nouvelle qui fait de la mort un second accouchement. Comme nous, elles sont habituées à voir dans la mort le contraire de la vie, et voici que ces deux « adversaires » entrent en connivence. La mort est désormais condamnée à produire de la vie, une vie au-delà de notre expérience. Selon saint Jean, cette Marie, que la Tradition a toujours assimilée à Marie Madeleine, a déjà été témoin de la résurrection de son frère Lazare, et ce signe l'a trouvée croyante. Mais, outre que la résurrection de Lazare n'est pas, dans letexte, de même nature que celle du Christ, celui-ci s'était alors manifesté maître de la vie et victorieux de la mort, restant en dehors et au-dessus du combat qu'elles se livrent, tandis que maintenant il s'en montre partie prenante, immergé dans leur affrontement. Voilà le dévoilement d'un monde qu'on n'avait pas soupçonné. Les deux femmes en restent muettes. Nous sommes tellement habitués à la proclamation de la résurrection du Christ que nous n'en sommes plus bouleversés. Souhaitons de retrouver, d'éprouver d' abord la peur et la stupéfaction des premiers témoins, ensuite la foi, source d'une joie à l'épreuve de la perspective de la mort.

 

Évangile selon Jean 20, 1-9
Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin, alors qu'il fait encore sombre. Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l'autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : «On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l'a mis.»
Pierre partit donc avec l'autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il voit que le linceul est resté là ; cependant il n'entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place.
C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n'avaient pas vu que, d'après l'Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts.

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