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25 janvier 2009 - 3ème dimanche du temps ordinaire année B

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Les temps sont accomplis

Les références des textes de ce dimanche

Jonas 3,1-5.10
Psaume 24
1 Corinthiens 7,29-31
Marc 1,14-20

En raison du bimillénaire de la naissance de saint Paul , les Églises pourront aussi célébrer une messe selon le formulaire Conversion de saint Paul : Actes 22,3-16 ou Actes 9,1-22 - Psaume 116 - 1 Corinthiens 7,29-31 - Marc 16,15-18

Les premiers chrétiens se croyaient à la veille de la fin du monde. Dans notre évangile, Jean Baptiste dit que les temps sont accomplis et que le règne de Dieu est tout proche. Or, même si Jésus tient parfois le même langage, ses « discours eschatologiques » disent que « ce ne sera pas de sitôt la fin » (Luc 21,9 ; voir aussi Matthieu 24,6 et Marc 13,7). En fait, le royaume des cieux est déjà là parce que tout ce qui finit, tout ce qui s'achève, tout ce qui disparaît pour faire place à du nouveau est anticipation de ce que nous appelons la fin des temps. Avec la venue du Christ, nous apprenons que, d'une certaine façon, cet « autre monde » n'est ni pour demain ni pour après-demain, mais qu'il nous surplombe à chaque instant. Il est en quelque sorte l'envers du décor, la vérité de nos apparences, ce qui dépasse tout ce qui passe, ce transitoire que Paul énumère dans la seconde lecture. Au-dessus de ce qui nous échappe se tient en permanence la vérité qui demeure. Cette vérité s'est dévoilée ; elle prend figure en Jésus le Christ. Et, notons-le au passage, en tout être humain, que le Christ assume et accomplit, mène à son terme. Le langage de Paul dans la seconde lecture peut nous surprendre et même nous sembler intolérable. En réalité, il nous dit que tout ce que nous avons à vivre en ce monde est figure d'une réalité qui le porte à sa signification ultime. Nous menons nos existences dans une allusion au divin, auquel nous participons dans et par la foi.

L'appel des disciples
C'est dans ce contexte que nous devons lire le récit de l'appel des premiers disciples. Ne nous laissons pas déconcerter par la différence qui semble opposer l'évangile de dimanche dernier et celui-ci. Jean voulait mettre en évidence l'insatisfaction des futurs disciples, qui sont venus trouver le Baptiste et suivent celui qu'il leur désigne, parce qu'ils « cherchent » quelque chose que leur vie actuelle ne leur donne pas. À la fin de ce récit nous voyons Simon, changeant de nom, changer par conséquent de destin, passer ailleurs. C'est ce qui se produit aussi, à travers d'autres « figures », dans le récit de Marc, bien que celui-ci ne fasse pas état d'une recherche de la part des disciples. L'évangéliste nous les montre simplement occupés à leurs travaux habituels. Ainsi, nous apprenons que Dieu ne vient pas trouver seulement les hommes de désir. Il nous aime avant que nous ne l'aimions ; il vient nous rencontrer même si nous ne le cherchons pas. En Luc 7,11, par exemple, il n'est question ni de la foi ni de l'espérance de la veuve de Naïn en chemin pour aller enterrer son fils : c'est Jésus qui va à son secours, un secours qu'elle ne demande pas. Selon saint Jean, les futurs disciples avaient abandonné leur travail pour aller trouver le Baptiste. Ici, c'est Jésus qui se déplace et va les trouver dans leur existence coutumière. Apprenons que le Christ est toujours là, à nos portes. Il est là même quand nous nous trouvons occupés à des activités discutables. Ainsi Matthieu est-il appelé alors qu'il est en train d'exercer un métier justement suspect de vénalité (Matthieu 9,9-13).

Laissant leurs filets, ils le suivirent
Au verset 20, ils quittent aussi leur père, leur passé, leurs racines. Depuis Genèse 2,24, on quitte son père et sa mère pour une nouvelle vie avec la personne épousée. Cet aspect nuptial n'est pas absent de notre relation au Christ. Disons que l'union de l'homme et de la femme est figure humaine de notre union à Dieu ; et c'est bien pour cela que nous considérons le mariage comme un sacrement. Simon et ses compagnons quittent donc tout ce qui faisait jusque-là leur existence pour suivre Jésus. Surmontons notre répugnance devant le projet de prendre des hommes au filet, et comprenons que désormais le souci et le travail porteront non plus sur des objets, des animaux, le gain produit par quelque « pêche » que ce soit, mais sur des êtres humains. Simon et ses compagnons ont donc tout quitté pour suivre le Christ. Comprenons que nous devons tous en passer par là, même si certains (prêtres, religieux) sont appelés à devenir parmi nous la figure concrète de ce déplacement. D'une part, nous devrons au fil des jours tout quitter, parents, amis, maisons… Rien ne nous appartient réellement et dans ce monde, nous sommes des hôtes temporaires. D'autre part, nous avons toujours à dépasser notre penchant pour la possession. Possession d'objets, de richesses, de statut social. Possession également des autres, parents, conjoints, enfants, collaborateurs etc. C'est seulement à ce prix que nous accéderons à la reconnaissance en eux de l'humain. Être pêcheur d'hommes, c'est aussi cela.

Évangile selon Marc 1, 14-19
Après l'arrestation de Jean Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis, le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. »
Passant au bord du lac de Galilée, il vit Simon et son frère André en train de jeter leurs filets : c'étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : «Venez derrière moi. Je ferai de vous des pêcheurs d'hommes. » Aussitôt, laissant là leurs filets, ils le suivirent.
Un peu plus loin, Jésus vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient aussi dans leur barque et préparaient leurs filets. Jésus les appela aussitôt. Alors, laissant dans la barque leur père avec ses ouvriers, ils partirent derrière lui.

 

 

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