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11 janvier 2009 - fête du baptême du Christ année B

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

La préhistoire du rite baptismal

Les références des textes de ce dimanche

Isaïe 55,1-11
1 Jean 5,1-9
Marc 1,7-11

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Si vous devez assister à une soirée haut de gamme après une journée de travail, vous prenez une douche et revêtez des habits propres. Vous faites peau neuve ! Ajoutons que vous oubliez alors vos préoccupations laborieuses pour aborder cette soirée avec liberté d'esprit. Tout anachronisme mis à part, c'est de ce genre de pratique que s'inspire le baptême. Le rituel du bain rénovateur se retrouve un peu partout dans les traditions anciennes. Dans la Bible, il prend des dimensions nouvelles : en effet il garde mémoire de plusieurs récits fondateurs. Il y a d'abord le chapitre 1 de la Genèse, où nous voyons l'abîme primordial, masse d'eau sans rivage, figurer le néant. Nous pouvons déjà pressentir que notre baptême comportera un aspect de création : avec lui surgira une réalité qui n'était pas encore là. Avec le déluge, nous apprenons que le péché, c'est-à-dire le refus de se construire à l'image de Dieu, provoque le retour au néant initial. De fait, nous ne pouvons être autre chose qu'images de Dieu… Cependant, ce néant est en quelque sorte traversé, et une humanité nouvelle surgit à la sortie des eaux. Voici maintenant la traversée de la mer Rouge et du Jourdain : passage de l'esclavage à la liberté, création d'un peuple nouveau sur une terre nouvelle. « L'ancien a disparu, un être nouveau est là », dit Paul en 2 Corinthiens 5,17. Là, nous sommes dans le thème, omniprésent dans le Nouveau Testament, de la création nouvelle dans le Christ. À prendre au sérieux.

Le baptême de Jésus
A priori, nous pourrions penser que Jésus n'a aucune raison de se soumettre au baptême pratiqué par Jean. Il n'a pas besoin de renaître, de se laver d'un être ancien, de traverser les eaux mortelles. Le baptême de Jean n'est-il pas donné « en rémission des péchés », c'est-à-dire pour surmonter la division entre les hommes et Dieu ? Cette division n'existe pas en Jésus, qui n'a pas besoin d'un exode pour entrer dans une vie nouvelle. Jean dit bien qu'il n'est pas digne de se courber pour défaire la courroie des sandales de Jésus. Or, quand défait-on cette courroie, sinon à la fin de la marche, au bout du chemin à parcourir pour entrer dans la vie nouvelle ? Quand Jésus aura-t-il achevé son parcours terrestre, sinon au jour de la Résurrection ? Le récit de son baptême est une sorte d'anticipation pascale : sa « vie publique » est encadrée par ces deux récits du passage à travers la mort, symbolique d'abord, réel ensuite. Jésus lui-même parlera de sa passion comme du baptême dont il doit être baptisé (Marc 10,38 et Luc 12,50). L'homme qui ressurgira des eaux mortelles sera vraiment un homme nouveau ; et définitif : l'Adam terminal, comme le dit Paul en 1 Corinthiens 15,45. Répétons-le, Jésus n'avait besoin ni du baptême de Jean ni du passage à travers les eaux de la mort. Seulement, il est venu faire un avec nous dans la détresse où nous ont plongés nos violences, pour que nous fassions un avec lui dans son humanité recréée nouvelle au-delà des eaux de la mort.

C'est toi mon Fils bien-aimé...
Marc ne consacre que deux versets, absents de nos lectures, aux tentations du Christ, qui suivent immédiatement le récit du baptême. Ces tentations nous disent que dès le départ Jésus va affronter le mal qui détruit l'humanité en l'homme et qui finira par le crucifier. Elles représentent une sorte de clef permettant de déchiffrer tout ce qui va se passer. Dans ce contexte, les paroles venues du ciel, « C'est toi mon Fils bien-aimé ; en toi j'ai mis tout mon amour », sont en quelque sorte un sceau divin, une marque indélébile qui donnera assurance à Jésus au cours de toutes les épreuves qu'il va subir. Un éclairage préalable qui permettra de conserver malgré tout confiance et assurance. Quoi qu'il arrive Jésus sera toujours le bien-aimé de Dieu et en lui se révélera tout l'amour de Dieu pour les hommes, cet amour plus fort que la mort. Ne perdons pas de vue que ce qui est dit du Christ vaut aussi pour nous. Notre baptême nous désigne nous aussi comme fils bien aimés, remplis de tout l'amour de Dieu. Au chapitre 6 de la lettre aux Romains, Paul écrit que c'est dans la mort du Christ que nous avons été baptisés. Par le baptême et tout ce qu'il signifie « nous sommes devenus un même être avec lui par une mort semblable à la sienne et nous le serons aussi par une semblable résurrection » (6,5). Tout le début de ce chapitre 6 est à relire dans cette perspective. Notons que le baptême que nous recevons nous inscrit déjà dans l'univers de la Résurrection.

Évangile selon Marc 1, 7-11

Jean Baptiste proclamait dans le désert : « Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales.
Moi, je vous ai baptisés dans l'eau ; lui vous baptisera dans l'Esprit Saint. »
Or, à cette époque, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain.
Au moment où il sortait de l'eau, Jésus vit le ciel se déchirer et l'Esprit descendre sur lui comme une colombe.
Du ciel une voix se fit entendre : « C'est toi mon Fils bien-aimé ; en toi j'ai mis tout mon amour. »

 

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