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7 juin 2009 - fête de la Trinité

À l'image de la Trinité

Les références des textes de ce dimanche
Deutéronome
4,32-34.39-40
Psaume 32
Romains 8,14-17
Matthieu 28,16-20

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

Quand les chrétiens en sont venus à parler de trinité, ils n'ont pas choisi la voie de la facilité. Il est tellement plus simple d'annoncer un Dieu monolithe, à l'image des souverains terrestres détenteurs d'un pouvoir absolu ! Oui mais voilà, les écrits du Nouveau Testament nous relatent l'expérience des premiers disciples qui ont reconnu en Jésus la présence divine et qui ont reçu l'Esprit. La mention constante du Père, du Fils et de l'Esprit dans les paroles du Christ nous a conduits à voir autrement le Dieu un. Il est unité, union. Il n'est pas solitude, mais « société ». Dieu n'est pas seulement l'Un mais l'Un et l'Autre, et l'Unité des deux. C'est pourquoi tout ce qu'il fait exister est pluriel : la lumière n'existe pas sans les ténèbres et, pour ne pas multiplier les exemples, l'homme n'est homme que parce qu'il y a la femme, et la femme n'est femme que parce qu'il y a l'homme. « Je » n'existe que parce qu'il y a « Tu ». De même que l'homme et la femme sont appelés à faire « Un » par l'amour qui naît en eux, mais qui ne se confond pas avec eux, de même nous sommes tous appelés à ne faire ensemble qu'un seul corps. La Création n'est achevée que lorsque cette unité est réalisée : alors seulement nous sommes image et ressemblance de la Trinité et de l'Unité divine. C'est ainsi que nous pourrons être « comme Dieu ». Notre création est donc entre nos mains, et c'est aussi par ce pouvoir que nous sommes images de Dieu. Chacun de nous n'est image que moyennant son union avec les autres.

Père, Fils, Esprit
Ces trois appellations nous viennent de l'Écriture, et c'est pour cela que nous les conservons. « Père » et « Fils » transposent notre expérience humaine, et il est évident qu'appliqués à Dieu, ces mots ne doivent pas être pris au pied de la lettre. « Esprit », le nom le plus insaisissable que nous utilisons pour la Trinité, dit à la fois l'intelligence, la «Sagesse » et la mobilité, la sortie de soi. Dieu est effluve, émanation. Il l'est en lui-même et, par là, se donne un extérieur. C'est parce qu'il est cela qu'il peut créer. Dieu est don de soi (Père), accueil de soi (Fils), vie, mouvement et fécondité (Esprit). Ces explications ne sont que des flèches qui le désignent de loin, car Dieu est indicible. Pris dans notre langage, il serait une réalité dont nous pourrions faire le tour. Notons que « Trinité » est un mot de la théologie : on ne le trouve pas dans l'Écriture, qui ne dit jamais « il est trois ». Dieu nous est antérieur et extérieur, et nous essayons de parler de lui parce qu'il est la « réalité » qui nous fonde. Corrigeons cela : extérieur, d'accord, mais il nous devient intérieur. De plus nous avons une image authentique de ce Dieu invisible : le Christ (Philippiens 2,5… et Colossiens 1,15). Mais Jésus aussi se révèle plein de mystère, et nous n'en finissons pas de tenter de le déchiffrer. Lui aussi est à la fois un et plusieurs, car il est habité par le Père et par l'Esprit dont il est la visibilité. Saint Jean insiste beaucoup sur cette habitation mutuelle, qui n'est pas confusion mais unité d'une altérité.

Des "personnes" ?
La tentation est grande de considérer le Père, le Fils et l'Esprit comme trois aspects d'une réalité monolithique. Dieu serait Père en tant qu'il nous crée, il serait Fils en tant qu'il nous sauve, il serait Esprit en tant qu'il vient nous habiter. Un tel Dieu ne serait pas amour, car il ne serait pas en lui-même échange. On a donc cherché un mot pour dire à la fois différence et relation unifiante. Le mot « personne » a semblé le plus pertinent. Faute de mieux : en grec, le mot hypostase désigne ce qui se tient en dessous des apparences ; en latin, persona désigne à l'origine le masque de théâtre, le « personnage » que joue le comédien. Donc presque le contraire d'hypostase. Cependant, « persona » a fini par signifier ce qui différencie, l'individualité. De toute façon, on l'a dit, nos mots, empruntés à l'expérience humaine, doivent toujours être mis entre guillemets quand ils sont utilisés pour dire Dieu. Saint Augustin va jusqu'à dire que l'on a choisi le mot « personne » pour avoir quelque chose à répondre à ceux qui, nous ayant entendu dire « ils sont trois » ou « il est trois », nous demandent « trois quoi ? » (De Trinitate 7,4-6). Bref, les « personnes divines » ne sont pas des personnes au sens habituel, et nous devons rester ouverts devant ce mystère qui nous dépasse. Mais nous savons que nous ne pouvons ressembler à Dieu, donc entrer dans sa vie, qu'en sortant de nous-mêmes et de nos problèmes pour entrer en communion avec les autres.

 

Évangile selon Matthieu
Les onze disciples s'en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. Jésus s'approcha d'eux et leur adressa ces paroles : "Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde."

 

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