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6 décembre 2009 - 2ème dimanche de l'Avent

Jean, modèle de la transparence


Les deux chapitres qui précèdent notre évangile racontent l’enfance de Jésus. Ils forment un Évangile spécial. Avec ce chapitre 3, nous avons le début d’un nouveau récit que l’on peut comparer au commencement de l’Évangile selon saint Marc. Chez Luc, ce début énumère les potentats qui gouvernent la région et même l’Empire.
Contraste saisissant : la parole de Dieu, celle qui fait exister l’univers, n’est adressée à aucun de ces personnages importants mais au fils de Zacharie, dont ce récit ne dit même pas qu’il est prêtre, d’ailleurs parmi d’autres, en Israël. Ce Jean, que Matthieu et Marc décrivent comme un ascète, est en quelque sorte transparent. Il est une voix qui crie dans le désert, la voix d’un autre, puisque ce qui parle par lui est la parole de Dieu. Il disparaît devant celui qu’il annonce. Un doigt pointé qui ne réclame pas le regard et l’attention sur lui­même mais sur ce qu’il désigne. Dans nos déserts de l’absence de Dieu, nous pouvons rencontrer le Christ à travers n’importe quel inconnu, pas forcément à travers ceux qui comptent dans nos sociétés. Le Christ nous rejoint à travers tous ceux dont nous nous faisons le prochain, «le moindre de ces petits» dont parle Jésus en Matthieu 25. Dieu n’est pas avare de sa parole, il nous parle sans cesse en tous nos frères humains. Ainsi, Jean Baptiste n’a pas disparu. Il revit en chacun de nous dès que renonçons à attirer le regard des autres sur nous­mêmes pour orienter leur attention vers celui qui vient, c’est­à­dire dès que nous leur ouvrons un avenir.


Actualité de Jean Baptiste
Cela dit, Jean garde toute sa personnalité historique. Le rôle qu’il joue se communique à beaucoup d’hommes, mais il ne se dilue pas en eux. En lui s’incarne toute la première Alliance. Il en est en quelque sorte l’aboutissement et la récapitulation. C’est sans doute pour cela que les évangélistes citent Isaïe à son sujet. Or le texte choisi annonce le retour de l’exil à Babylone, mais avec des images qui viennent de l’Exode, de la libération de la servitude en Égypte. C’est maintenant qu’avec le Christ va se produire le véritable Exode, le véritable retour de l’exil. L’Exode défnitif.

Autre paradoxe, ce « maintenant » est au futur : Jean annonce celui qui vient après lui. C’est ce qui vient qui donne valeur à notre présent, comme on l’a vu dans le commentaire précédent. Le Christ nous habite dans notre attente de sa venue. Venue permanente mais toujours à parfaire, jusqu’à ce qu’il soit tout en tous. Voilà qui nécessite de notre part une ouverture sans cesse à renouveler.Toujours comblés et pourtant jamais satisfaits, telle est notre situation. Et soyons sûrs que quoi qu’il arrive, même le pire, le Christ viendra nous rencontrer à travers cela. Dieu fait fèche de tout bois. Pour nous acheminer vers la terre promise, il utilise tout ce que nous lui imposons. Jean Baptiste est donc toujours actuel car nous sommes sans cesse en deçà d’une nouvelle venue de Dieu. Nous avons besoin qu’on nous désigne celui qui est certes au milieu de nous, mais que nous ne reconnaissons pas.


Nous ouvrir à la joie
Nous n’aimons pas beaucoup entendre parler de conversion, de pénitence, de pardon des péchés, nous préférons les métaphores d’Isaïe, moins rébarbatives : aplanir la route, préparer le chemin, combler les ravins… De quoi s’agit­il ? De nous ouvrir à Dieu, de le laisser nous créer à son image, de nous laisser engendrer. Mais nous avons peur d’avoir à bouger ; nous n’aimons pas les points d’interrogation et nous préférons rester assis sur le siège de nos certitudes.
La conversion consiste à nous interroger sur nos habitudes et la valeur de nos désirs, à sortir de notre sommeil pour tourner nos regards vers celui qui vient, toujours nouveau. Alors nous serons guéris de nos paralysies, en entendant le Christ nous dire : « Lève-toi et marche ». Marche vers moi, marche à ma suite. Le baptême « en rémission des péchés » que propose Jean signife une nouvelle naissance, un nouveau départ dans la vie, vers la vie. En effet le « péché » n’est pas d’abord la transgression d’un interdit ou d’une loi, mais ce qui se met en travers de notre création, de notre vérité. Le baptême de Jean ne nous donne pas la pléniude de la vie nouvelle, mais nous amène à faire en nous le désert: table rase de tout ce qui nous empêche de donner toute la place à celui qui vient.

Remarquons que nos trois lectures nous annoncent une bonne nouvelle : il y a certes à dépasser nos illusions et nos errances, mais c’est pour nous ouvrir à la joie (Baruch 5,9 ; Philippiens 1,11 ; Luc 3,4­6). Après la traversée du désert, la Terre promise.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
L'an quinze du règne de l'empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode prince de Galilée, son frère Philippe prince du pays d'Iturée et de Traconitide, Lysanias prince d'Abilène, les grands prêtres étant Anne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, fils de Zacharie.
Il parcourut toute la région du Jourdain ; il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre du prophète Isaïe : A travers le désert, une voix crie :Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route.
Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées; les passages tortueux deviendront droits, les routes déformées seront aplanies; et tout homme verra le salut de Dieu.

 

 

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