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5 avril 2009 - dimanche des Rameaux

Le Christ avec nous

Les références des textes de ce dimanche
Isaïe 50,4-7
Psaume 21
Philippiens 2,6-11
Marc 14,1 à 15,47

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite,

Dans les événements de la Pâque se trouve récapitulée, condensée, toute la méchanceté des hommes, depuis le commencement jusqu'à la fin. Le meurtre de l'amour. La perversité universelle va être dévoilée, démasquée, dans la mise à mort de celui qui est le Juste et bien davantage. Comme si l'homme ne pardonnait pas à Dieu de le faire exister, d'être amour. Cependant, la volonté de meurtre ne va trouver devant elle que le vide, car le Christ donne par avance ce qu'on veut lui prendre, sa vie. D'où Jean 10,18 : « Ma vie, personne ne me l'enlève, mais je la donne de moi-même… » Nous assistons ici à la rencontre, à la coïncidence, des deux possibilités extrêmes et opposées de la liberté humaine : la haine qui tue et l'amour qui fait vivre. L'amour va exiger du Christ le choix de la mort, la haine va provoquer la mise au monde d'une humanité nouvelle. Jésus renverse en lui-même, met à mort, le mur de séparation, la haine, en refusant de haïr ceux qui le haïssent (voir Éphésiens 2,14-16). La haine en son apogée ne parvient qu'à provoquer une recrudescence de l'amour. Là où elle abonde, l'amour surabonde. Comprenons bien : la volonté et l'acte de meurtre sont condamnés à faire advenir leur contraire, une vie nouvelle qui surclasse la mort ; au-delà de la mort. La mort netrouve plus à tuer que la mort. Au fond, le meurtre est suicidaire, ne serait-ce que par le fait qu'il tue l'humanité, l'humain en celui qui y consent.

Le "coeur" du Christ
Ce qui vient d'être dit résume ce que l'on peut appeler le « mystère» de la Pâque, ce qu'elle signifie en profondeur et qui, évidemment, vaut pour nous, pour notre propre passage sur cette terre. Cela ne doit pas nous faire oublier le déroulement concret des événements ni ce qui s'est passé dans le coeur du Christ. Nos textes sont très discrets, en général, sur ses réactions et sur ce qu'il ressent; si l'on veut, sur sa psychologie. D'où l'importance du récit de l'agonie à Gethsémani. Selon Matthieu, Marc et Luc, Jésus est loin d'être imperturbable, et il n'aborde pas sa Passion avec la sérénité d'un Socrate, par exemple. Bien sûr, mourir d'un empoisonnement par la ciguë n'a rien à voir avec le supplice de la crucifixion précédée de tortures. Il reste que Jésus aborde sa mort dans la tristesse et dans l'angoisse. Angoisse dit peur, tristesse connote déception et dégoût. Pour aborder tout cela, Jésus est seul : les trois disciples qu'il a pris avec lui, les premiers appelés trois ans plus tôt, s'absentent dans le sommeil. Certes, Jésus sait qu'il redeviendra vivant, mais «ailleurs» et autrement. Sa vie humaine va prendre fin ici, de façon douloureuse et ignominieuse.
Et voici l'ultime tentation : échapper à ce désastre et reprendre une vie normale. Oui, mais il sortirait alors de la volonté de Dieu, c'est-à-dire de l'amour. Du seul Amour qui fasse exister. Jésus s'y reprend à trois fois pour surmonter la « faiblesse de la chair » et se livrer à « l'ardeur de l'Esprit » (14,37-41).

Le Christ avec nous jusqu'au bout
L'agonie de Jésus nous est précieuse à divers titres. En particulier, elle nous autorise à faire preuve d'indulgence envers nos manques de courage, nos reculs devant tout ce qui blesse.
Jésus lui-même a eu peur, et c'est bien parce qu'il sait que nous ne pouvons pas échapper à la crainte qu'il nous répète si souvent : « N'ayez pas peur! » En fin de compte, dans le combat permanent qui oppose la peur et la foi, c'est la foi qui doit avoir le dernier mot, la confiance absolue donnée à la volonté du Père, cette volonté dont le mot « Amour » est un autre nom. Après son arrestation, Jésus entrera dans le silence. S'il répond à l'une ou l'autre question, ce n'est jamais pour se défendre, mais pour inviter ses interlocuteurs à prendre conscience de leur propre problème. Ce silence, noté en Matthieu 26,63, caractérise le récit de Marc. Jésus a dit en plein jour tout ce qu'il avait à dire; maintenant, nous sommes à l'heure dominée par la «puissance des ténèbres». Dans le Christ, Dieu vient non seulement partager mais assumer toute la détresse humaine. Désormais, nous ne sommes plus jamais seuls dans nos enfers. À la Croix resplendissent la foi, l'espérance et l'amour. La foi, car Jésus, malgré son abandon apparent, doit se fier à la volonté du Père. L'espérance, car une vie nouvelle est attendue au-delà de la mort. Jésus, par trois fois, ne l'avait-il pas annoncé ? L'amour, car il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie.

Évangile selon Marc 11, 1-10
Quelques jours avant la fête de la Pâque, Jésus et ses disciples approchent de Jérusalem, de Bethphagé et de Béthanie, près du mont des Oliviers. Jésus envoie deux de ses disciples : « Allez au village qui est en face de vous. Dès l'entrée, vous y trouverez un petit âne attaché, que personne n'a encore monté. Détachez-le et amenez-le. Si l'on vous demande : “Que faites-vous là ?” répondez : “Le Seigneur en a besoin : il vous le renverra aussitôt.”» Ils partent, trouvent un petit âne attaché près d'une porte, dehors, dans la rue, et ils le détachent. Des gens qui se trouvaient là leur demandaient: «Qu'avez-vous à détacher cet ânon?» Ils répondirent ce que Jésus leur avait dit, et on les laissa faire. Ils amènent le petit âne à Jésus, le couvrent de leurs manteaux, et Jésus s'assoit dessus. Alors, beaucoup de gens étendirent sur le chemin leurs manteaux, d'autres, des feuillages coupés dans la campagne. Ceux qui marchaient devant et ceux qui suivaient, criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni, le Règne qui vient, celui de notre Père David. Hosanna au plus haut des cieux !

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