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22 juin 2008 - 12ème dimanche du temps ordinaire- Année A

 

                                    Le commentaire des lectures bibliques
                      par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui


"Criez-le sur les toits !"

Pour lire l'évangile dérouler la page web jusqu'en bas !


Les références des textes de ce dimanche

Jérémie 20,10-13
Psaume 68
Romains 5,12-15
Matthieu 10,26-33

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

N'ayons pas peur de le crier : Non ! nous ne sommes pas d'accord avec les kamikazes, avec ceux qui prêchent quelque guerre sainte que ce soit. Non aux magouilles et aux pots de vin, aux subtilités politiques pour induire en erreur les électeurs potentiels. Non à l'exploitation des autres en vue d'un profit indu. Oui à tout ce qui favorise en l'homme l'humanité. Collaborons, selon nos moyens, à cette révélation, à cette mise en lumière. Révélons le plus beau et aussi le pire qui se cachent souvent sous les apparences du bien, du bon, du salutaire. Attention, il ne s'agit pas de s'en prendre à des personnes ni de juger qui que ce soit, mais de mesurer au mètre de l'Évangile certaines manières de vivre et de faire. Et cela dans le respect et la douceur : toute violence, même simplement verbale, nous ferait pactiser avec ce que nous voulons combattre. Les comportements agressifs sont aussi pervers que le silence complice. Sans des prises de position claires et vigoureuses, notre foi risque de paraître insignifiante, croyance privée sans impact sur le monde. Pourtant ce n'est pas la critique, certes nécessaire, qui doit être au centre de nos cris sur les toits : ce que nous avons à proclamer haut et fort, c'est l'amour dont nous nous savons aimés. En effet, l'exigence de l'amour et du respect pour les autres se transforme en plat moralisme si elle ne trouve sa source dans la bonne nouvelle d'un Dieu qui vient partager notre existence et donner sa vie pour nous.

"N'ayez pas peur"
Proclamer que l'amour est la source de notre existence et doit donc donner forme à toutes nos manières d'être, individuelles ou sociales, peut attirer sur nous le mépris et bien des haussements d'épaules. Cela peut aller jusqu'à l'hostilité et la persécution. On l'a répété, les messagers de paix ne sont pas toujours, pas souvent, bien reçus. Dénoncer la violence irrite les violents. Avouons-le, il y a un problème quand l'Église n'est persécutée nulle part : cela peut signifier que notre ronron n'interroge et ne secoue personne. D'autre part, avouons qu'il faut une foi et une espérance hors du commun pour ne pas craindre « ceux qui tuent le corps ». Une foi que nous ne pouvons pas construire par nos propres forces mais recevoir de celui qui est « la source et la perfection achevée de la foi » (Hébreux 12,2). Si Jésus nous répète de ne pas craindre et insiste tant sur le fait que nous sommes infiniment précieux aux yeux de Dieu, c'est bien parce que cela ne va pas de soi. Notre premier mouvement est de défiance envers ce qui peut nous arriver et nous vouons volontiers un culte au « principe de précaution ». Crier sur les toits la vérité de l'Amour n'est pas sans risque. Et nous savons bien que Dieu laisse les événements se produire, selon les lois de la nature et le jeu de nos libertés. Le pire peut toujours survenir. Alors, comment Jésus peut-il nous dire de ne pas avoir peur ?

À l'image de l'Amour indestructible
Rien à faire, nous ne pouvons comprendre ce texte qu'à la lumière de la Résurrection. Ce que nous avons à vivre, le bon, le moins bon et le franchement mauvais, comporte une face cachée. Notre texte utilise les catégories grecques d'âme et de corps. Pourquoi pas ? À condition de ne pas confondre l'âme avec la psychologie. L'âme est en quelque sorte le sujet insaisissable de notre liberté. C'est cela qui défie la mort et se révèle capable de remettre au monde notre intégrité corporelle. Moyennant, bien entendu, l'activité créatrice de Dieu. N'oublions pas que nous existons sous la catégorie de l'Alliance : en nous, tout est de l'homme et tout est de Dieu. Remarquons que tout ce qui, en nous, vit et revit porte la marque de l'Amour, c'est-à-dire de l'être même de Dieu. Ce qui est hors amour appartient au néant. Alliance : ce qui est amour et vient de Dieu doit être par nous ratifié et par là devenir nôtre, devenir nous. Nous ne pouvons participer à la nature divine sans notre assentiment (2 Pierre, 1,4). Nous avons à dire « oui » à notre création. Choisir de faire nôtre l'amour qui est Dieu, c'est se prononcer pour le Christ devant les hommes (verset 32). Le Christ est l'humanité à son apogée, qui donne en lui forme humaine au Dieu Amour jusqu'à donner sa vie. Mais qui peut « tuer le corps et l'âme » (verset 28) ? Pas Dieu, évidemment, mais la part de violence et d'animalité qui survit en nous et que nous avons à domestiquer, à dominer (Genèse 1,28).

Évangile selon Matthieu 10, 26-33

Jésus disait aux douze Apôtres : "Ne craignez pas les hommes ; tout ce qui est voilé sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu. Ce que je vous dis dans l'ombre, dites-le au grand jour ; ce que vous entendez dans le creux de l'oreille, proclamez- le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent pas tuer l'âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l'âme aussi bien que le corps.
"Est-ce qu'on ne vend pas deux moineaux pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même vos cheveux sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus que tous les moineaux du monde.
"Celui qui se prononcera pour moi devant les hommes, moi aussi je me prononcerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux."

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