Retour page d'accueil

psaumerécit évangéliqueoeuvre d'artsite internet écrit spirituel    intentions de prièreprière continuechercher et trouver Dieucélébrer le dimancheprier avec l'actualité    retraite - infosretraite - programmeretraite - calendrierretraite - inscription
Notre Dame du Web - Centre spirituel ignatien sur internet

livre d'orspiritualité ignatiennepriersites à voirà lire sans fautenous écrire

 

 

  
24 février 2008 : 3ème  dimanche de Carême- Année A

                                                    Le commentaire des lectures bibliques
                                 par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Exode 17,3-7
Psaume 94
Romains 5,1-2.5-8
Jean 4,5-42

Le septième homme

Il est midi, l’heure où le soleil bascule pour aller vers la fin du jour. Le sommet de la courbe. La femme de Samarie, elle aussi, va parvenir au tournant de sa vie. Elle ne se doute de rien en marchant vers le puits où Dieu l’attend, lui qui s’est fatigué pour marcher à sa rencontre. Comment, Dieu se fatigue ? Mais oui : ne va-t-il pas chercher très loin la brebis perdue ? Ne va-t-il pas, dans le Christ qui par là révèle comment est Dieu, jusqu’à donner sa vie ? La femme de Samarie fait partie d’un peuple qui s’est coupé de la descendance de David. Une étrangère, donc ; et l’évangéliste ne lui donne pas de nom. Une insatisfaite qui a besoin d’une eau dont elle ne sait pas encore la nature et qui a essayé cinq hommes sans trouver ce qu’elle cherchait. Elle en est au sixième mais elle rencontre aujourd’hui, en son midi, le septième homme, pour un type de relation qu’elle ne soupçonnait pas.

Sept, dans la tradition biblique, est un chiffre parfait, s’appliquant à une totalité achevée. Désormais, la femme n’a plus besoin d’eau, sa soif de vivre est apaisée : elle abandonne donc sa cruche et se fait la messagère de la Bonne Nouvelle. Pour ses concitoyens, tout se passe comme pour nous. Dans un premier temps, ils reçoivent dans la foi la parole du témoignage ; ensuite, ils font leur propre expérience d’une relation avec celui qui vient d’être désigné comme le Messie.


Qui est Jésus ?

Il est intéressant de voir comment notre texte jalonne la découverte de l’identité de Jésus. Il apparaît d’abord comme un homme fatigué. Il a besoin d’une eau qui s’avérera à la fin symbolique de la rencontre. Dieu a besoin de la décision de la liberté humaine pour que puisse se construire le Corps nouveau de l’humanité. Tout de suite après sa demande, il est qualifié de « Juif » et Jésus révèle peu après que « le salut vient des Juifs ». Il en vient, mais il en sort, puisque Jésus est venu à la recherche de la Samaritaine et que nous apprendrons un peu plus loin que le lieu, le pays, la nationalité ne comptent pas et que l’on peut rencontrer Dieu n’importe où en esprit et en vérité. Poursuivons notre progression.

Quand Jésus a dévoilé à la femme qu’il est au courant du chaos de sa vie affective, elle le déclare « prophète ». Plus loin, il reçoit le titre de Messie (versets 25-26). Finalement, ses interlocuteurs le définissent par sa fonction et l’appellent « Sauveur du monde ». Notre récit reste ouvert : plus tard, il faudra aller jusqu’à nommer Jésus « Fils de Dieu ». Nous savons bien que notre connaissance de Jésus passe aujourd’hui encore par des étapes.
Même quand nous continuons à lui donner les noms bibliques, nous chargeons ces noms de sens nouveaux.


L’eau de la renaissance

Cette histoire de la Samaritaine est tellement riche qu’il faut se contenter d’en souligner quelques aspects. Arrêtons-nous au thème de l’eau. Au départ, Jésus demande une eau qu’il n’a pas les moyens de se procurer : le puits est profond et il n’a rien pour puiser. On l’a dit, Dieu ne peut rien faire pour nous sans cet acquiescement de notre liberté qui s’exprime par la foi. Une foi qui n’atteint pas forcément sa forme parfaite dès le départ, comme le montre la progression des noms notée au paragraphe précédent.
Passons sur l’étonnement de la Samaritaine : un Juif ne demande rien, en principe, à des Samaritains. Tout de suite, Jésus inverse les rôles : ce n’est plus cette femme qui va lui fournir de l’eau, mais lui qui va lui donner à boire. Une eau mystérieuse qu’il appelle « eau vive », sans doute par opposition à l’eau morte du puits.
Aussitôt d’autres textes nous viennent à la mémoire. En Jean 3,5, Jésus a dit à Nicodème qu’il faut renaître de l’eau et de l’Esprit. En 7,37-39, il dit aux foules qui vont puiser de l’eau à la fontaine sacrée : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive ; celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive sortiront pour lui du sein de Celui-là ». À Cana, l’eau de nos sources devient ce vin mystérieux qui est déjà figure du sang du Christ. Ainsi la Samaritaine, sans bien le comprendre, est déjà engagée dans la logique de la Pâque.

 

P.Marcel Domergue, sj

 

 

 

"Copyright AELF - Paris - Tous droits réservés"