Prier avec une œuvre d’art #2

ECOUTEZ ET VOUS VIVREZ 

La Transfiguration

 

 

Fra Angelico (vers 1395-1455) la Transfiguration, entre 1440 et 1442, musée San Marco, Florence

 

Fra Angelico a décoré les lieux de rassemblement et les cellules du couvent Saint Marc à Florence. Les fresques offrent des compositions très simples qui invitent au recueillement et à la méditation.

La cellule 6 est habitée par la Transfiguration du Seigneur.

 

 Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière.

 

Qu’il est impressionnant ce Jésus qui prend à lui seul presque toute la surface de la fresque. Il est placé à l’intérieur d’une grande mandorle d’un blanc lumineux, elle même posée sur un fond d’or. Tout éclate. Ses habits sont aussi d’un blanc aveuglant. Cela prouve une qualité magnifique de peinture, une grande maîtrise des coloris de la part de Fra Angelico.

Dans la littérature apocalyptique la blancheur extrême du vêtement est un attribut céleste.

Jésus se livre, se montre dans sa divinité, dans sa relation vivante avec son Père.

 

Jésus se révèle dans une éclatante lumière, qu’est-ce que cela évoque en moi ?

Je me souviens d’un jour où mon cœur était ouvert à l’écoute d’une réalité profonde, celle de la foi et de l’amour.

 Jésus se montre transfiguré, « métamorphosé ». M’est-il arrivé de vivre une expérience qui m’a transfiguré, transformé ? Que s’était-il passé ?

Je me rappelle avoir vu la lumière de Jésus dans les yeux d’un ami, comment est-ce que je l’ai compris ?

Quand je regarde Jésus, je l’écoute, ma vie se transforme : je me souviens avoir regardé la réalité avec un regard nouveau, celui de Jésus. « Mets le Christ dans ta vie et ta vie sera pleine de son amour, elle sera une vie féconde » (Pape François)

 

Je regarde le visage du Christ. Il est auréolé d’un nimbe crucifère décoré de fins rayons dorés. Le visage est grave, il prévoit la crucifixion avant d’atteindre la gloire qu’il dévoile aujourd’hui.

Ses yeux sont baissés vers les apôtres représentés en bas de la fresque.

 

Ma conversion ne consiste pas seulement dans un changement de vie mais bien dans le fait que Dieu me regarde. Quand est-ce que j’ai ressenti être vraiment regardé par Jésus, de son amour transformant ?

 

Fra Angelico montre un Jésus les bras grands ouverts : il étend les bras en croix qui dépassent la mandorle, hors de représentation de la sphère divine. Il vient à nous, il nous accueille, nous appelle à l’écouter.

 

Ai-je l’oreille ouverte à tout ce que Jésus veut me dire ? Quand je lis l’Evangile, comment est-ce que je le reçois ? Comment est-ce que je le vis ?

 

 

Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui.

 Fra Angelico représente les deux prophètes de manière tout à fait originale, seuls leurs visages évoquent leur présence spirituelle, « virtuelle », de chaque côté du Christ, à l’abri de ses bras. 

A gauche Moïse reconnaissable aux rayons qui émanent de son visage comme lorsqu’il est redescendu du Sinaï, et à droite Élie, le regard fixe. Ils sont étroitement unis à la manifestation divine de Jésus et témoignent de l’accomplissement de l’Alliance, de la nouveauté des temps, de la création nouvelle, de la Vie de Dieu.

Autres présences virtuelles ajoutées par le peintre : ce sont les figures de saint Dominique et de la Vierge Marie. Leurs prières font d’eux des témoins de tous les temps de la gloire de Jésus, n’y participent-ils pas ?

Comment est-ce que je converse spirituellement avec Jésus ? Je relis une prière qui a conforté ma foi. Comment a-t-elle conforté ma foi ?

 Les prophètes sont appelés à participer à la gloire de Jésus, je me souviens comment j’ai déjà aspiré à accueillir pleinement la lumière de Jésus. Comment cela m’a-t-il transformé ?

  

 Il les emmène à l’écart, sur une haute montagne.

 Encore une représentation symbolique de la part de Fra Angelico. La haute montagne est représentée par un rocher, d’une belle couleur gris clair. Elle participe à la couleur de la gloire de Jésus. La montagne fait partie de la vie de Jésus, il y monte pour prier, sa prière sur la montagne est le lieu de sa relation la plus intime avec Dieu. C’est au cours de sa prière qu’il est apparu « autre ».

 

J’aime me retirer sur « ma » montagne, quelle est « ma » montagne ? Le lieu où je ressens la lumière de Jésus m’envelopper, où j’ai écouté le Seigneur me parler.

 

Peut-être ai-je déjà vécu une telle expérience. J’en fais mémoire. Comment est-ce que j’en vis aujourd’hui ?

 

 « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! »

 Enfin dans la partie basse de la fresque, du mouvement, des personnages bien réels : ce sont les trois disciples que Jésus a choisis pour leur faire vivre cette incroyable révélation.

A gauche Pierre nous regarde de face, nous prend-il à témoin ? c’est le seul disciple dont Fra Angelico nous montre le visage. Il est étonné, lève les mains, se protège-t-il de la lumière éblouissante ? Esquisse-t-il un geste de prière, d’écoute ? Peut-on lire un léger sourire sur ses lèvres, heureux qu’il est d’être là ?

Au centre c’est Jacques que l’on voit de dos, il lève également la main, il tente en vain de se lever.

Enfin à droite Jean, les mains jointes en prière, semble regarder timidement les pieds de Jésus, ce qui était caché lui est révélé.

Chacun réagit à sa manière. Cette révélation leur est accordée pour affermir leur foi avant la tourmente de la Passion qu’il faut que Jésus traverse pour donner la Vie à l’humanité.

 

Dans quel apôtre je me reconnais ?

 Pierre sent que c’est un moment incroyable, veut le poursuivre et installer des tentes. Comment est-ce que j’apprends à vivre le moment présent ?

 Je me remémore un moment où j’ai tenté de m’ouvrir à une présence plus profonde qui s’adresse à moi, où j’étais à l’écoute.

 

 

En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »

 

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